À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne savons pas si la candidature de Philippe Poutou sera validée par le Conseil constitutionnel. Mais on peut néanmoins tirer des premières conclusions.
A chaque fois, la recherche des parrainages montre le côté antidémocratique de la 5e République. Demander à des élus locaux, qui aspirent simplement à gérer la commune, à faire face aux galères financières dues à la baisse des dotations, c’est absurde. En pratique, ce sont donc les députés, les conseillers régionaux et départementaux qui ont le pouvoir, qui reconduisent le personnel politique déjà en place. En fin de compte, il s’agit d’assurer une stabilité institutionnelle en favorisant les partis au pouvoir autour d’un homme.
Notre bataille démocratique a été structurée autour de la pétition « Poutou doit en être », par un appel de personnalités, puis par une interpellation des éluEs et des partis. Au final, de nombreuses organisations ont reconnu que notre candidature était légitime et de nombreux élus de partis ont joué le jeu en parrainant notre candidature. Il faut dire qu’il serait difficile de revendiquer la proportionnelle à l’Assemblée nationale, comme le font Hamon ou le PCF, mais d’empêcher notre candidature !
Le Conseil constitutionnel aura joué avec nos nerfs jusqu’au bout : refus de communiquer les motifs d’invalidation de formulaires, refus de prendre en compte les formulaires arrivés tardivement... Il est donc fort possible que Philippe Poutou obtienne 500 parrainages, signés avant le 17 mars, mais que sa candidature ne soit pas validée au final à cause des délais d’acheminement !
Une organisation en mouvement
Cette campagne nous en apprend presque autant sur nous que sur les institutions. La recherche des 500 parrainages aura mobilisé plusieurs centaines de militantEs durant une dizaine de mois. 10 000 maires auront été vus, 150 000 km parcourus, 10 à 15 000 euros de frais d’envoi. Des chiffres démentiels qui sont le ticket d’entrée du NPA à cette présidentielle.
On nous rétorque parfois que nous serions mauvais, puisque Lutte ouvrière ou même l’UPR d’Asselineau ont obtenu leurs parrainages. Mais nous, nous ne décidons pas de notre candidature cinq ans avant l’échéance, nous partons de l’analyse de la situation politique et sociale avant de nous lancer... Et à chaque fois, nous prenons le risque de ne pas arriver au bout, mais nous savons que ce n’est pas que pour de mauvaises raisons…
Force est de constater que nous sommes cette fois partis bien tard, et surtout trop lentement. Mais aussi que quand nous mettons toute notre énergie dans une campagne, nous sommes capables de mettre en mouvement des forces militantes importantes, de mobiliser nos sympathisantEs, de mener des batailles d’opinion.
Quelle que soit au final la décision du Conseil constitutionnel, le NPA va continuer à agir dans la situation : dès dimanche, pour la marche du 19 mars... et ensuite pour mener la bataille contre la droite et l’extrême droite, pour construire des mobilisations et un parti pour les exploitéEs et les oppriméEs, pour la transformation révolutionnaire de la société. Pour tout cela, le passage par les élections facilite les choses, car il donne une tribune irremplaçable, mais ces combats restent de toute façon une lutte de longue haleine.
L’équipe « parrainages » du NPA