Le week-end dernier s’est tenue la deuxième rencontre nationale des comités du NPA. Une réunion statutaire conçue comme un moment d’échanges entre représentantEs des comités, différents des débats d’orientation qui alimentent les débats de congrès et les discussions tactiques qui structurent les débats du CPN.
Avec une centaine de militantEs, la participation est plutôt satisfaisante au regard d’une préparation insuffisante.
Climat social frais
La matinée de samedi (avec ses discussions autour d’Air France, des migrants ou du secteur santé) a mis en évidence l’écart entre l’écho favorable des idées portées par le NPA et les difficultés à concrétiser par des mobilisations, des luttes victorieuses qui permettraient de commencer à renverser le rapport de forces. À partir de ce constat partagé commencent les discussions sur l’ampleur des reculs, les responsabilités des organisations du mouvement ouvrier, notamment des syndicats, et nos propres responsabilités, notamment en termes de vie interne.
Réchauffement climatique
L’après-midi était consacrée à l’analyse et la préparation des mobilisations autour de la question du climat. Les introductions visaient plus à donner des éclairages décentrés qu’au détail de la crise climatique : quelles mobilisations avant/pendant la COP21, avec la nécessité de la construction d’un mouvement international pour la justice sociale et climatique ; quel lien entre transition sociale et écologique ; retour sur la dimension environnementale des processus révolutionnaires arabes. Les discussions en ateliers ont montré l’écart entre l’urgence et les difficultés à mobiliser le mouvement ouvrier traditionnel et à combler l’écart avec des préoccupations, moins directement politiques, notamment dans la jeunesse.
Climat interne à réchauffer
Avec une participation plus réduite, le dimanche matin était consacré aux questions de fonctionnement interne du NPA. Le constat est largement partagé pour convenir que cette question est politique et que la « crise » du NPA est en grande partie la réfraction de la crise du mouvement ouvrier, elle-même liée en grande partie à l’accumulation des reculs sociaux de la dégradation du rapport de forces.
Les discussions ont porté sur la place du curseur entre facteurs externes et/ou internes, ainsi que sur la part de « responsabilité » de l’orientation politique du parti. La place prise par les courants et certaines logiques de construction autonome sans prise en compte des décisions collectives et de construction commune du NPA sont une des manifestations de sa « crise ».
Les échanges se sont aussi concentrés sur un partage d’expériences de comités, de branches très différentes. Une volonté s’est affirmée de poursuivre le débat tout en engageant un processus de réappropriation, par les comités, du fonctionnement du parti.
Au total, un week-end où l’écart entre d’un côté les urgences sociales et politiques, la pertinence de nos réponses et notre capacité à peser sur la situation, est apparu parfois un peu désespérant... Mais aussi motivant, en pensant que la colère sourde rencontrée, vécue par toutes et tous, peut permettre de rapidement bousculer les attentismes, de commencer à renverser le rapport de forces.
Robert Pelletier