« Mnefff » (onomatopée interjective) : du nom de la Mutuelle nationale des étudiants de France (MNEF), laquelle fut l’instrument pendant presque deux décennies de magouilles au profit du PS, et en particulier de toute une génération de futurs dirigeants dont l’un n’est autre... que notre Premier ministre.
Car on oublie bien vite, ou ignore trop souvent, là où nos chers dirigeants se sont fait les dents. Le personnel politique doit être formé. Et le casting, on va le voir, n’est pas celui d’une série B, quoique ses acteurs soient médiocres. On l’aura donc compris, « Mnefff » est un synonyme de « Pfff » et exprime une affliction...
Une fois encore, cette courte chronique ne permet pas de retracer les détails de l’affaire, si tant est qu’ils nous intéressent d’ailleurs. Car l’essentiel est ailleurs, dans la compréhension d’un écosystème. Ce dernier n’est pas spontanément apparu au début des années 80, et le PS n’est pas le seul à en avoir profité, bien qu’il en ait été le principal bénéficiaire et ordonnateur. Par ailleurs ce système n’est pas mort puisque la LMDE, avatar de la MNEF, a été placée en 2014 sous « administration provisoire » pour sa gestion calamiteuse... Mais force est de constater que ce système, à son plus haut durant les décennies 80-90, dénoncé dès 1982 par la Cour des comptes mais couvert au plus haut de l’État jusqu’à l’éclatement de l’affaire en 1998, réfracte bien la trajectoire du PS, depuis l’accession de Tonton à l’Élysée en 1981 et le tournant de la rigueur qu’il enclencha en 1983.
Ce système alors, quel est-il ? Disons crûment que, de Manuel Valls à Jean-Christophe Cambadélis, en passant par Harlem Désir, Julien Dray, Fodé Sylla, Bruno Leroux ou Jean-Marie Le Guen, et jusqu’à de très jeunes « frondeurs » comme Fanelly Carrey-Conte et même DSK en tant qu’avocat de ladite MNEF, sans parler des second couteaux, tous se sont plus ou moins formés, appuyés, planqués, et rémunérés, dans le cadre du système mutualiste étudiant. La liste est longue : emplois et prestations plus ou moins fictifs et sur-rémunérés, postes ad-vitam, conflits d’intérêts, fausses factures, financement de structures de la galaxie PS (comme SOS Racisme), le tout dans des liens organiques avec l’UNEF évidemment, tant le syndicalisme étudiant fait partie intégrante du dit éco-système...
L’écosystème PS...
Au-delà de l’entrelacs de décennies de magouilles variées, parfois complexes et sérieuses, mais aussi banales et médiocres, c’est bien le principe et le fonctionnement concret d’une protection sociale étudiante autonome qui a toujours été foulé au pied. Le scandale est évidemment financier, puisque certaines personnes et organisations s’enrichissent sur le dos des cotisations des adhérents. Il est aussi pratique et sanitaire puisque l’on sait bien que la mauvaise gestion des mutuelles étudiantes impacte la santé des étudiants.
Mais il est aussi politique et social. Car loin d’une saine et nécessaire gestion des affaires étudiantes par les étudiants eux-mêmes, et quel que soit le légitime et complexe débat sur la forme que devrait avoir une assurance maladie des étudiants – par les étudiants, pour les étudiants – s’est en réalité développé un écosystème de reproduction, de formation, de promotion, de sélection, d’installation et d’enrichissement pour plusieurs générations de hiérarques d’un Parti socialiste qui gouverne aujourd’hui à droite.
Faire un don au NPA ne vous guérira de rien, encore moins qu’une cotisation maladie détournée. Par contre, il aidera à lutter pour un autre système de santé, une autre société.
Sylvain Madison
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