Publié le Mercredi 28 juin 2017 à 12h13.

Souscription : Parlons d’argent...

Parlons d’argent. Du vôtre. Et il intéresse l’État... C’est l’une de ces mesures qui sont censées « simplifier la vie des Français ». Cette mesure qui devrait, comme sur tant d’autres sujets, « moderniser une France en panne », c’est le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.

Alors que le précédent gouvernement l’avait lâchement prévu pour une mise en œuvre en 2018, soit après leur déroute, l’actuel gouvernement a décidé de repousser son entrée en vigueur d’un an, en 2019. En effet, l’effet publicitaire de « hausse de pouvoir d’achat » provoquée par la suppression de la part salariale des cotisations, qui est en fait une nouvelle étape majeure de la destruction de la Sécurité sociale, ne doit pas être gâché par une nouvelle ligne vexatoire qui ampute le salaire chaque mois avec ce satané impôt sur le revenu. Mais gageons que les fondamentaux de cette « réforme » sont assez forts pour ne pas la repousser indéfiniment. Il n’est donc pas inutile d’en dire deux mots. Mais avant d’en venir au fait, rappelons deux ou trois bricoles.

Disons d’abord que l’impôt sur le revenu est en droit le plus égalitaire des prélèvements, tant par la source prélevée que par sa progressivité. N’écoutez pas les petits guichetiers éditoriaux de l’idéologie libérale matinale. Le meilleur impôt n’est pas celui qui « prélève peu à tout le monde », cet impôt prétendument « acceptable et indolore »... pour ceux qui ne le paient pas ! Non, le meilleur impôt est celui qui vous appauvrit d’autant plus que vous êtes riche.

À qui profite la TVA ?

En cela, la TVA est le prélèvement le plus inégalitaire... et donc, logiquement, le plus apprécié par la bourgeoisie. La TVA, c’est tout à la fois le vieil État douanier--parasite qui vous « taxe » (plus qu’une clope), et l’État marchand fétichiste qui ne « voit » que l’échange, source de la valeur, c’est bien connu. Pas de production, pas de réalisation, que de la circulation...

Car la TVA est en fait très élevée, son taux est fixé de manière contestable, mais surtout elle pèse uniquement sur les prolétaires consommateurs, dont les plus pauvres ne peuvent pas se permettre de payer impunément 5, 10 voire 20 % de taxe sur n’importe quoi. C’est que le riche raisonne en valeur relative et en valeur d’échange car il investit : peu importe l’objet, se dit-il, quel pourcentage vais-je perdre ou gagner ? Le pauvre raisonne en valeur absolue et en valeur d’usage car, lui, il survit : en comptant mes pièces, se dit-il, ai-je de quoi acheter ce dont j’ai besoin ? Autrement dit, rajouter 20 euros à une addition de 80 euros, c’est donc beaucoup. Pourquoi ? Car 20 euros... c’est beaucoup. Point barre.

Versez à une niche fiscale anticapitaliste

Vous l’aurez deviné, l’impôt sur le revenu ne remplit pas son rôle. La loi de finances initiale 2016 prévoyait que la TVA couvre 50,5 % des recettes de l’État, contre 19,7 % pour l’impôt sur le revenu, et seulement 15,1 % pour l’impôt sur les sociétés ! Chercher l’erreur, c’est trouver la « philosophie » fiscale (de classe) du système...

La suite au prochain épisode. En attendant, et avant d’être trop dégoûtés par notre système fiscal, sachez qu’il existe une niche fiscale pour les anticapitalistes : le don à NPA Souscription. Eh oui, 66 % de votre don peut être déduit de votre éventuel impôt sur le revenu. Cela veut dire que moyennant un petit effort de trésorerie, vous pouvez donner trois fois plus que prévu. Bon sang, c’est diabolique. Bon sang c’est dialectique...

Sylvain Madison

Pour verser à la souscription : https://souscription.npa…