Publié le Lundi 17 octobre 2011 à 11h05.

Poutou, titi parisien !

Dur dur la vie de candidat ! La journée du 11 octobre ne s’annonçait pas de tout repos, elle a tenu toutes ses promesses : embauche à l’usine à 6 h 30, puis débrayage à 10 h 30, juste le temps de s’éclipser avant de sauter dans un avion et rejoindre la manif parisienne. À l’arrivée, un point fixe du NPA que les camarades ont manifestement mieux organisé que d’habitude (mais ça, c’est pour les mauvaises langues parisiennes). Le temps de s’installer et déjà arrive la tête de cortège. Les premiers photographes aussi, en tir groupé : « candidat inconnu » c’est parfois vite dit quand on vous mitraille plein pot !

Un petit groupe de salariéEs de Thalès vient discuter, demande qu’on vienne les voir, mais avec l’agenda ce sera difficile. Les camarades du NPA passent les unEs après les autres, fonduEs dans les cortèges syndicaux. Ce sont forcément les plus prompts à reconnaître « leur » candidat, les seuls parfois, mais ce sont quelques mots d’encouragement, l’occasion de faire connaissance. Olivier n’est pas loin. Puis une télé, une deuxième télé. Le « candidat inconnu » apprend à se faire connaître. Avec M6, c’est un peu agité : le cortège lycéen arrive juste à ce moment-là ! Mieux vaut garer ses fesses si on ne veut pas se laisser emporter, caméras et candidat compris.

Et pendant ce temps, la diffusion des tracts au point fixe continue. Des slogans, des chansons. La lutte des Fralib s’est invitée au stand. Vente des produits de la boîte en solidarité. « On ne paiera pas leur crise », « Faisons comme les Fralib, pas besoin de patron ! » Le cortège s’épuise lentement. Et toujours quelques curieux : « Vous avez vu la pub du crédit agricole ? Le gars sur l’affiche, il vous ressemble. Et puis ils ont un bon slogan : " le bon sens a de l’avenir ". C’est pas mal non ? » « Ben oui, ça tombe bien, on manquait d’un slogan de campagne. Mais dites, le " bon sens " ça ne serait pas d’exproprier les banquiers, par hasard ? » « Sûrement ! »

Une idée à creuser, en effet. Seulement voilà, le cortège a quand même fini par s’épuiser. Deux bonnes heures pour une première parisienne, c’est plutôt bien, mais il faut vite reprendre l’avion : mercredi, c’est à nouveau l’embauche dès 6 h 30. Et mercredi soir, c’est le grand jour, le premier meeting à Bordeaux. Il va falloir tenir le rythme. Après, il y aura Marseille puis Toulouse dans les jours qui viennent. Qui a dit qu’on n’allait pas faire marner le « candidat ouvrier » ? En plus, il est volontaire. Incroyable, non ?

Jean-François Cabral