Dans cette conférence nationale, notre plateforme est la seule à défendre la proposition d’une campagne politique sans candidatE, une proposition qui refuse de céder à l’automatisme de la candidature à l’élection présidentielle pour « exister politiquement ».
Face à la vague autoritaire et raciste qui marginalise les idées d’émancipation, notre responsabilité est de rechercher la meilleure manière de contribuer à améliorer le rapport de forces en faveur des exploitéEs et des oppriméEs. Malgré des résistances importantes, ce rapport de forces est très dégradé. Les plus précaires, les femmes, les populations racisées sont les plus durement touchéEs par les crises écologiques et sanitaires, comme par les politiques néolibérales, ultra-répressives. Au plan politique et idéologique les thèmes et réponses réactionnaires saturent le débat public.
Sur le terrain piégé de la présidentielle, l’enjeu est double.
1) Échapper au piège d’un second tour Macron (ou autre candidat de droite) / Le Pen dont l’issue ne peut être que catastrophique. Soit une victoire de l’extrême droite qu’on ne doit en aucun cas banaliser, soit la poursuite et l’aggravation des politiques néolibérales, du renforcement de l’État autoritaire, de l’offensive raciste et islamophobe, accroissant encore le danger fasciste. L’absence au second tour de toute candidature se réclamant, même de manière déformée, des dominéEs, ne peut qu’aggraver encore la désorientation et la détérioration des capacités de résistance.
2) Faire avancer la perspective de la construction d’une nouvelle expression politique des exploitéEs et des oppriméEs.
Le premier tour des régionales/départementales, avec la participation de moins d’unE électeurE sur trois, s’il relativise les scores du Rassemblement national, n’en écarte pas la menace (voter Le Pen pour battre Macron pourrait tenter nombre de ces abstentionnistes). Il ne fait que renforcer la nécessité d’une critique radicale des institutions anti-démocratiques, l’urgence de construire un outil politique anticapitaliste animé de l’exigence d’une démocratie réelle, d’une démocratie par en bas qui est au cœur de nombreux mouvements, à commencer par celui de Gilets jaunes mais pas seulement.
Si rien ne bouge, d’ici l’élection présidentielle de 2022, le pire est à craindre.
Alors bousculons le cadre !
L’urgence, c’est la construction d’une expression politique large des exploitéEs et des oppriméEs autour d’une perspective émancipatrice, égalitaire, écosocialiste. Nous ne pouvons évidemment pas compter sur les responsables de la débâcle de la gauche social-libérale et réformiste pour construire la solution. LFI a montré qu’elle ne pouvait pas être le creuset d’une alternative tant sur le plan idéologique, programmatique qu’organisationnel. Et Le NPA ne sera pas à lui seul la réponse mais il peut y contribuer.
Alors mettons-nous à l’ouvrage sans attendre !
Nous sommes nombreux et nombreuses à refuser de nous résigner à la catastrophe annoncée : engagéEs dans différentes luttes et mouvements sociaux, nouvelles générations d’activistes féministes, antiracistes, pour le climat, militantEs qui veulent un nouveau projet politique anticapitaliste… RegroupéEs, nous pouvons proposer de bâtir nos propres outils, des cadres collectifs pour réfléchir à nos stratégies et agir par nous-mêmes. Ensemble, nous pouvons dégager nos propres priorités, quelques exigences (réduction et partage du temps de travail ; annulation de la dette ; allocation jeunes ; gratuité ; arrêt de tous les projets productivistes inutiles, désarmement de la police ; lutte contre le racisme systémique ; internationalisme ; égalité des droits ; constituante…), que nous voulons imposer dans le débat public. Que ces urgences, ou au moins certaines d’entre elles, deviennent des enjeux politiques de la campagne et nous aurons changé l’air du temps. Si elle aboutissait, cette démarche pourrait se traduire par des assises anticapitalistes, un pas en avant dans la construction de l’outil qui nous fait tant défaut.
CertainEs de nos camarades partagent cet objectif mais pensent que la situation n’est pas propice et qu’une candidature du NPA est la seule possibilité.
Notre proposition de campagne loin d’un renoncement, est un choix en positif qui repose sur l’hypothèse que, plus et mieux qu’une candidature de plus, quelles que soient ses qualités, l’écho qu’a encore le NPA lui permettrait, s’il s’en donne les moyens, d’être utile, de contribuer à modifier la situation, de travailler dès maintenant à rendre les temps futurs plus propices.