Publié le Dimanche 13 mars 2016 à 15h23.

Fukushima a bousculé les idées fausses

L’accident de la centrale de Fukushima qui a provoqué une catastrophe humaine, sociale et environnementale, a aussi bousculé les idées reçues en rétablissant quelques vérités.

Un accident mortel est possible dans un pays industriel ultra-développé

Le Japon n’est pas la Biélorussie. Pourtant, Fukushima a rejoint Tchernobyl dans l’horreur nucléaire. Ce pays symbole de la haute technologie n’a rien pu faire contre des phénomènes naturels extrêmes : un tremblement de terre et un tsunami ont entraîné une suite de problèmes majeurs qui ont fini par déclencher la fusion totale des cœurs de trois réacteurs. Le résultat : des morts et une région contaminée pour de nombreuses années.

Il est possible de sortir du nucléaire rapidement

Le Japon a stoppé immédiatement ses 54 réacteurs à la suite de la catastrophe. L’activité économique n’a pas été affectée puisque le PIB de 2013 était supérieur à celui de 2010. La balance commerciale, un temps déficitaire en raison des importations de gaz, est de nouveau excédentaire depuis 2015. La production d’électricité nucléaire (environ 28 %) a été compensée par une baisse de la demande et par la relance des centrales thermiques qu’il est possible d’utiliser provisoirement pour pallier le manque dû à l’arrêt du nucléaire.

Un mouvement antinucléaire existe au Japon

Les manifestations de rue, les sondages, montrent que la population est majoritairement opposée au redémarrage des centrales. Les Japonais ne sont pas dupes des opérations de communication qui leur font croire que la décontamination du site de Fukushima est proche. Malgré cette opposition populaire et les inquiétudes de nombreux scientifiques, le gouvernement a fait remettre en service la centrale de Sendai pourtant située à 50 km du volcan extrêmement actif de Sakurajima. Les milieux d’affaires et la candidature de Tokyo aux JO 2020 comptent plus que la défense des populations.