De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand... Tous ont contribué au programme électro-nucléaire français. Plus que jamais, l’intérêt général exige qu’on arrête !
Cette voie privilégiée pour produire de l’électricité est une aberration économique, écologique et criminelle.Aberration économique car les coûts exorbitants de construction, d’entretien et de prolongation des réacteurs, dépassent de loin les possibilités financières d’EDF endettée, des industriels de la filière en difficulté, et même de l’État.
Aberration écologique du fait des rejets permanents dans l’air, le sol, l’eau et de l’amoncellement des déchets toujours impossibles à éliminer ou à neutraliser. Les contaminations toxiques s’accumulent, s’écoulent, pénètrent partout et empoisonnent à petites doses, sur le long terme, les êtres vivants et l’environnement.
Aberration criminelle car les accidents majeurs (Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima) se sont traduits par des morts, des malformations, des milliers de km2 rendus inhabitables et de personnes déplacées, des centaines de milliards d’euros volatilisés.
Accident imminent ?
Aujourd’hui, l’accident nucléaire est jugé probable en France par les autorités. Au nom de la rentabilité, EDF et les autres exploitants de la filière (CEA, Areva…) ont rogné sur les moyens techniques et humains pour assurer pleinement l’entretien et la sécurité des installations, effectués par des agents de moins en moins nombreux, des intérimaires et sous-traitants remplacés par des bataillons « frais » en cas d’irradiation...Les préfets et les exploitants nucléaires ont aussi établi des « plans particuliers d’intervention » pour une zone… d’une dizaine de kilomètres autour des centrales... Au-delà, ce sera le sauve-qui-peut !
Assurer le droit à l’électricité pour tout le monde, lutter contre le réchauffement climatiqueLe nucléaire est incapable de relever ce défi qui ne sera possible que dans le cadre d’un service public, sous contrôle démocratique des producteurs et des usagers, avec les agentEs EDF. Après 1945, les électricienEs ont su construire le réseau pour amener partout le courant. Leur savoir-faire est doublement utile : pour mettre en sécurité les réacteurs qu’il faut arrêter, et pour la reconversion vers les énergies renouvelables. Ce sera « emploi et écologie ». Avec en plus, la fierté bien légitime d’apporter l’électricité dans tous les foyers, sans nuire à la planète, sans dommage sanitaire, sans risque mortel.
Les organisations du mouvement ouvrier, les associations, les partis politiques doivent s’emparer de ce défi enthousiasmant et ne pas se laisser enfermer dans le piège du chantage à l’emploi si une centrale est arrêtée. L’urgence est de prendre la décision immédiate d’arrêter le nucléaire.