Publié le Mercredi 1 juillet 2020 à 10h01.

Leur rentrée et la nôtre

Alors que depuis les « rentrées scolaires » post-confinement, et tout particulièrement celle du 22 juin, les annonces de cas de Covid-19 dépistés (en particulier sur des agentEs) se multiplient, et alors que les épidémiologistes pensent toutes et tous raisonnable d’envisager l’éventualité d’une deuxième vague à l’automne, les réponses gouvernementales relèvent du déni, voire du cynisme le plus total. Sans parler du conditionnement de l’opinion, avec des sondages qui affirment que « 93 % des Français attendent de l’école qu’elle se prépare à l’enseignement à distance en cas de seconde vague » (sondage Odoxa) ou des académies « innovantes » qui créent des « Open badges » afin de valoriser les compétences des enseignantEs, en particulier leur capacités à assurer des classes virtuelles !

Un plan d’urgence dans  l’éducation

Nous exigeons un plan d’urgence pour l’école qui prenne en compte dans la durée les risques épidémiques et débloquerait des moyens pour tester régulièrement l’ensemble des personnels et des jeunes.

Nous exigeons une embauche massive de personnels, pour permettre la création de groupes restreints à 15 (voire 12 enfants en REP) permettant la distanciation physique. C’est le seul moyen pour accompagner pédagogiquement, médicalement, socialement tous les élèves. Nous exigeons l’augmentation immédiate de 300 euros de l’ensemble des salaires.

Il est indispensable de repenser les contenus pédagogiques des programmes pour faire une place à l’analyse et la prévention des risques épidémiques, écologiques et sociaux générés. L’École doit intégrer d’autres cadres d’enseignement dans des parcs, forêts, musées, etc., des lieux symboliques ou en milieux naturels qui induisent d’autres formes d’apprentissage.

Il nous faut aussi anticiper un probable reconfinement. La crise l’a montré, il faut équiper les établissements scolaires et les domiciles en matériel informatique et connexions rapides. Cela suppose de rompre les contrats de l’éducation nationale avec la « start-up nation », et de créer un pôle public de ressources numériques qui assure la formation des enseignantEs, la création et la mise à disposition de supports pédagogiques.