Le confinement a prouvé à quel point Blanquer était un homme de parole. Il promettait, sur TF1, le 27 mars 2020 « [qu’on] ne fera pas une seule fermeture de classe en zone rurale sans l’accord du maire. » En réalité, il s’agit d’un déplacement des moyens de l’éducation prioritaire (essentiellement en zones urbaines populaires) vers les zones rurales. 14 académies (sur 31) perdent des postes d’enseignantEs et dix gagnent quelques miettes. Il y a deux fois moins de postes créés en 2020, par rapport à 2019, sur les académies de Créteil et Versailles, alors que le nombre d’élèves scolarisés augmente.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient touchés
L’an II de la réforme du lycée amène le vent mauvais de suppressions de postes. Le bilan global est une baisse nationale de 1 100 enseignantEs dans les lycées, en particulier en mathématiques (une perte de 460 postes). Il en va de même en lycée professionnel. À tous les niveaux, les classes sont surchargées, y compris dans les zones populaires et rurales. Il est urgent d’embaucher massivement des enseignantEs pour améliorer les conditions d’études de tous les jeunes.
À bas la précarité !
Le mauvais traitement médiatique et les faibles salaires entrainent une baisse du nombre d’inscrits aux concours d’enseignants (une perte de 9,3 % entre 2019 et 2020, soit une baisse de 18,6 % depuis 2017).
Le confinement a interrompu les concours de cette année entre les écrits et les oraux. Une bataille sourde a eu lieu pour arriver à ce que les postes soient néanmoins pourvus (sans avoir à passer d’épreuves supplémentaires). Mais la guerre n’est pas finie. Les enseignantEs stagiaires de cette année voient souvent leur période de stage reconduite (jusqu’en décembre prochain), alors que ces mêmes collègues ont participé à la continuité pédagogique. Mais ce cadre n’est pas reconnu par l’administration.
En quelques années, la précarité est devenue la norme de la maternelle à l’université. Loin de reconnaitre l’investissement remarquable des « contractuelEs » avant et pendant le confinement, le ministère les jette à la rue dès qu’il n’en a plus besoin. Nous exigeons la titularisation immédiate de l’ensemble des précaires.