Jeudi 17 septembre, une première rencontre des salariéEs de l’aéronautique a eu lieu à la Bourse du travail de Toulouse. Elle a rassemblé une cinquantaine d’ouvrierEs, technicienEs et ingénieurEs, venus de 19 entreprises du secteur, militantEs de différents syndicats ainsi que non-syndiquéEs, afin de partager leurs informations et d’organiser le soutien aux boîtes en lutte.
La situation de l’aéronautique est critique. Alors que les carnets de commande d’Airbus sont pleins sur plusieurs années et que la production actuelle suffit à garantir l’équilibre financier de la société, le principal donneur d’ordre du secteur a interrompu ses programmes de recherche et développement et annoncé un PSE (plan de « sauvegarde » de l’emploi) de 15 000 personnes dans le monde, dont 3 500 pour la seule agglomération toulousaine, soit 15 % des effectifs sur place.
Une trentaine de PSE
Suite à l’interruption temporaire de la production d’avions puis une reprise à cadence réduite, un monstrueux plan de licenciement qui ne dit pas son nom s’est déjà abattu sur les salariéEs les plus précaires, dont des milliers sont restés sur le carreau. Aujourd’hui, à la suite d’Airbus, une trentaine de PSE ont été annoncés dans la région, et des APC (accords de performance collective) sont envisagés dans plusieurs entreprises du secteur aéronautique.
Derichebourg a ouvert le bal, avec un APC signé sous la menace d’un plan de licenciement, malgré la mobilisation d’une partie des salariéEs : il a conduit au départ de plus de 160 personnes et à une baisse de revenu de plusieurs centaines d’euros par mois pour les autres. DSI aussi a eu droit à un APC en juillet. Aujourd’hui, c’est AAA qui débute les négociations pour son propre plan de licenciement, et demain ce sont les autres boîtes qui feront face aux mêmes attaques de leur direction, avec en jeu des dizaines de milliers d’emplois sur la région toulousaine. L’appel des Derichebourg et des AAA à se réunir aura été entendu.
Poussant plus loin la logique des coordinations qui existaient déjà au sein de la CGT, mais ne parvenaient pas à unir ouvrierEs de la métallurgie et ingénieurEs des bureaux d’études, cette initiative a le mérite de proposer des perspectives pour des entreprises peu ou pas syndiquées, et une aide concrète à celles et ceux qui souhaiteraient initier des bagarres dans leur boîte, notamment contre les PSE ou les APC. Devant la perspective de tomber les unEs après les autres comme des dominos, les salariéEs de l’aéronautique n’ont pas d’autre choix que se rassembler, et c’est un premier pas qui mérite d’être salué.