Publié le Mardi 20 septembre 2016 à 11h22.

Quel transport aérien voulons-nous ?

Les transports sont un besoin pour la population. Si c’est vrai avant tout pour les transports locaux, c’est vrai également pour les voyages continentaux et intercontinentaux, c’est-à-dire la liberté de se déplacer et de s’installer n’importe où...

Nombre de ces déplacements ne peuvent se faire en pratique que par le transport aérien. C’est pourquoi si nous revendiquons des transports en commun de proximité public et de qualité, nous revendiquons également un transport aérien public, mais qui n’est pas seulement la nationalisation des compagnies existantes.

Le transport aérien est de plus une activité polluante, aussi bien du point de vue environnementale que sonore ou visuel. Il requiert des infrastructures importantes, incompatibles avec des habitations voisines. Il est donc nécessaire que cette activité soit régie collectivement dans le sens du bien commun. Et cela passe par exemple par le développement du multimodal, c’est-à-dire la mise en relation des différents modes de déplacements, rail et aérien notamment. En cela, la création d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes est une aberration. Nantes à 2 heures de Paris, la desserte par le rail des aéroports parisien est à privilégier.

Écologiquement et économiquement absurde

Aujourd’hui cette activité est libéralisée et la concurrence y fait rage. Cela se traduit par des comportements qui sont écologiquement et économiquement absurdes. Ainsi sur des tronçons « rentables », différentes compagnies affrètent parallèlement des petits porteurs aux mêmes horaires. Dans le même temps, des tronçons, jugés non rentables mais correspondant à un besoin pour les usagerEs, sont abandonnés.

Le développement très fort de l’aérien s’explique par le développement mondial du capitalisme. Les lignes en forte croissance aujourd’hui sont celles reliant les pays occidentaux avec les pays dits « émergents ». On le voit dans le souhait de compagnies de renforcer leurs classes affaires sur ces lignes, remplies de businessmen venus piller les pays du Sud. L’arrêt du capitalisme est la solution pour l’arrêt d’une croissance destructrice, dont celle de l’aérien.

Aménagement du territoire, rationalisation par l’arrêt de la concurrence, réduction du transport aérien… Les changements à apporter sont grands. Et ils ne pourront se faire qu’avec un débat avec les salariéEs du secteur attachés à leurs emplois.

Mat