Publié le Mardi 7 mars 2017 à 09h55.

Mon corps, mon choix !

Cet été, les arrêtés sur les burkinis ont fait l’actualité. S’ils étaient évidemment islamophobes, ils s’attaquaient aussi au droit des femmes à disposer de leur corps… cela sous le prétexte de défendre le droit des femmes !

Ainsi, nous avons pu voir des policiers obliger des femmes à se dévêtir… Trop habillée ou pas assez, toutes les injonctions concernant les façons de se vêtir des femmes, nous montrent avec force que, depuis plusieurs années maintenant, notre droit à disposer de nous-mêmes et a fortiori de nos corps, est de plus en plus remis en cause. Ce contrôle du corps des femmes reste un enjeu majeur dans le cadre de cette société, capitaliste et patriarcale, car derrière ce contrôle, c’est tout un ordre social qui est en jeu.

Ce quinquennat a été marqué par la sortie dans la rue des réactionnaires. Le cycle des Manifs pour tous a touché en premier lieu les personnes LGBTI, mais aussi l’ensemble des femmes, qu’elles soient lesbiennes bi ou hétéros. Car en agitant partout la « théorie du genre », c’est une idéologie réactionnaire qui a gagné en hégémonie, en ravivant le modèle de la femme soumise à l’homme, de la femme mère au foyer, s’occupant des enfants... En cédant aux réactionnaires, d’abord en reculant sur la PMA, puis sur les ABC de l’égalité, le gouvernement Hollande aura encouragé le retour à l’ordre moral que prônent la droite et l’extrême droite. En termes d’émancipation sexuelle, pendant ce quinquennat nous avons stagné, voire plutôt régressé…

Le mariage pour tous était censé aller dans le sens de l’égalité entre touTEs, permettre à chacunE de vivre sa sexualité comme il ou elle l’entend… En refusant la procréation médicalement assistée à toutes les femmes, le gouvernement montre bien une inégalité de fait. Il participe à faire croire que pour être une bonne mère, il faut être en couple avec un homme. Exit les femmes seules, et exit les lesbiennes…

Défendre nos droits, et en conquérir de nouveaux

Les fermetures de nombreux centres d’interruption volontaire de grossesse, mais aussi le manque de subventions des plannings familiaux, remettent sans cesse en cause la possibilité de choisir un moyen de contraception, ou de pouvoir avorter. Si la suppression du délai de réflexion est clairement une avancée, le délai pour pouvoir avorter est bien trop court, surtout quand on voit le nombre de semaines nécessaires pour obtenir un rendez-vous pour une consultation.

Ce sont les combats féministes qui ont permis d’arracher notre droit à disposer de notre corps en termes de contraception, d’avortement, de sexualité. Nous devrons continuer de nous battre pour pouvoir conserver ces droits, mais surtout en gagner de nouveaux, car ces derniers sont loin d’être suffisants. C’est pourquoi nous voulons faire entendre une voix féministe et anticapitaliste dans cette campagne autour de revendications qui réaffirment le droit des femmes de disposer de leur corps :

• L’avortement et la contraception libres, gratuits et accessibles, des centres IVG partout sur le territoire. Nous voulons que ces centres soient séparés des maternités afin d’arrêter de culpabiliser les femmes, ainsi que l’allongement du délai légal de l’IVG à 24 semaines.

• L’accès à la procréation médicalement assisté pour toutes les femmes, incluant les lesbiennes, bisexuelles et les femmes célibataires.

• Une éducation non sexiste, incluant un accès à une éducation à la sexualité qui soit non sexiste et non hétéronormée.

• Des subventions à hauteur des besoins pour les plannings familiaux.