Cet automne 2022 a été marqué par plusieurs affaires de violences sexistes et sexuelles dans lesquelles les agresseurs appartiennent à des organisations de gauche.
Si nous ne sommes pas surprisEs de voir des hommes politiques de droite accusés de viols y compris parmi les ministres (Darmanin, Abad…), cela peut sembler désespérant de compter des agresseurs parmi nos camarades de lutte. Pourtant, les organisations syndicales, associatives ou politiques ne sont pas extérieures à la société et les oppressions qui y existent se répercutent forcément à l’intérieur de nos organisations. C’est pour cela que la lutte contre les violences sexistes et sexuelles est une lutte quotidienne et permanente : dans les familles, dans la rue, au travail, dans le monde militant…
Nos exigences en interne sont supérieures à celles de l’ensemble de la société
Parce que nous sommes dans le cadre d’organisations qui se réclament de la lutte pour les droits des femmes, ces violences appellent une prise en charge spécifique. Nos exigences, en interne de nos organisations, sont supérieures à celles de l’ensemble de la société : nos militantEs doivent se comporter de façon conforme aux idéaux que nous portons en termes d’égalité, d’éradication de toutes les oppressions.
Nous voulons faire mieux dans la prise en compte de la parole des victimes que ce qui est fait par la police et la justice : pas de classement sans suite, pas de délai de prescription, nous croyons a priori les victimes qui dénoncent des violences, etc. Nous ne cherchons pas à punir les auteurs de violences : notre objectif premier est la protection des victimes et de toutes les personnes qui pourraient être mises en danger ; nous voulons aussi protéger notre organisation car ces agissements sont contradictoires avec nos idéaux ; nous souhaitons des sanctions qui aient des vertus pédagogiques pour les agresseurs et l’ensemble des militantEs.
Solidarité féministe à toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles
Alors, oui, nous sommes en colère lorsque les dirigeants d’organisation de gauche nient ou balayent d’un revers de main ces violences que nous dénonçons. Cela nous décrédibilise en tant que militantEs féministes, renforce l’impunité des agresseurs et nie la parole des victimes. Tout cela nous est insupportable. Notre solidarité féministe va à toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles, à celles qui ont le courage de les dénoncer au sein de leurs propres organisations, à celles qui sont attaquées pour cela.
En tant que militantEs révolutionnaires nous n’avons pas d’illusions sur le fait que l’on pourrait éradiquer les violences dans notre organisation sans qu’il y ait un mouvement d’ensemble de la société dans le même sens. C’est pour cela que nous menons la bataille en interne au NPA, dans les syndicats et associations auxquelles nous appartenons pour une meilleure prise en charge des violences. Mais cette bataille est intrinsèquement liée à celle que nous menons, immergées au sein d’un mouvement féministe beaucoup plus large, avec toutes celleux qui se battent sur des revendications concrètes et pour mettre fin à toutes les violences sexistes et sexuelles. Cette lutte est profondément subversive au sens où ces violences sont au cœur du maintien du système de domination et d’exploitation capitaliste et patriarcale