L’histoire des luttes pour l’émancipation des LGBTI n’est pas linéaire. Elle est, comme l’histoire de la lutte des classes, secouée de flux et de reflux. L’extrême droite, partout, se sert des LGBTI comme arme de guerre, comme c’est le cas en Palestine avec la promotion d’Israël, prétendu « paradis des LGBTI ».
Les puissances occidentales qui ont colonisé les populations sur tout le globe ont tenté d’imposer, partout, un modèle hétéropatriarcal. Aidés de leurs missionnaires, ils ont exporté la loi britannique homophobe dans toutes leurs colonies (Ouganda, Palestine, Inde, etc). Dans la bande de Gaza, cette loi est toujours en place, alors qu’à la fin du mandat britannique, la Cisjordanie a abandonné progressivement les lois qui étaient en vigueur, et toute référence à une interdiction de l’homosexualité a disparu. En Ouganda, en 2015, c’est sous l’influence de pasteurs évangélistes étatsuniens que les lois criminalisant l’homosexualité ont été renforcées. En France, c’est seulement en 1982 que la dépénalisation totale de l’homosexualité a été prononcée. Les avancées des droits des personnes LGBTI ont toujours été le fruit des luttes contre la réaction et l’obscurantisme.
Notre solidarité est internationale
L’arrivée au pouvoir de l’extrême droite au Brésil, avec Bolsonaro, fut un recul pour les LGBTI. Notamment pour les plus précariséEs, les malades, les travailleurEs du sexe, les personnes trans. Avec 175 assassinats recensés en 2020, le Brésil est le pays au monde qui compte le plus d’assassinats transphobes. En Hongrie, le Parlement a voté le 15 juin dernier une loi interdisant la représentation de l’homosexualité et de la transidentité dans l’espace public, et la « promotion de l’homosexualité » auprès des mineurEs. Le parti conservateur au pouvoir en Pologne et son président Duda s’en prennent violemment aux LGBTI et essayent d’y instaurer des zones anti-LGBTI. En Tunisie, la police traque spécifiquement les militantEs LGBTI. Elle pratique arrestations arbitraires, agressions physiques, menaces de viol et de meurtre, et bafoue le droit d’accéder à une assistance juridique. Ces personnes ont été harcelées sur les réseaux sociaux, où leurs informations personnelles (adresses, numéros de téléphone, orientation sexuelle) ont été divulguées. La commission LGBTI du NPA a rencontré en mars dernier les camarades de Damj (association pour la justice et l’égalité) en Tunisie, et nous tissons des liens de solidarité internationaliste.