À l’occasion du mois des fiertés LGBTI en juin, le gouvernement a sorti une nouvelle campagne contre les LGBTIphobies plus que douteuse…
Des affiches « Oui, mon pote est gay » ou « Oui, ma fille est lesbienne », accompagnées du bandeau « Face à l’intolérance, à nous de faire la différence » sont apparues dans nos rues. Cette campagne est insultante pour nos luttes, comme si le problème résidait dans de simples discriminations individuelles et non dans un système d’oppression où les LGBTIphobies d’État ont toute leur part.
On est pas là pour décorer, on détruira votre société !
Nous refusons d’être une caution de « progressisme » pour ce gouvernement qui multiplie les lois antisociales, autoritaires et réactionnaires. Cette pratique du « pinkwashing », technique de communication d’utilisation des luttes LGBTI dans le but d’améliorer son image, est récurrente lors du mois des fiertés de la part d’États ou d’entreprises capitalistes. Nos luttes ne sont pas là pour décorer et encore moins lorsqu’elles sont utilisées par des gouvernements qui nous oppriment en nous empêchant de gagner de nouveaux droits et d’améliorer nos conditions de vie. Alors que le Royaume-Uni a annoncé l’interdiction des thérapies de conversion, utilisées dans le but de changer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre des LGBTI, la France est encore à la traîne sur le sujet. Ces pratiques de torture physique et psychologique sont inhumaines et devraient être formellement interdites par notre législation. Le gouvernement refuse de voter une véritable loi d’interdiction de ces « thérapies ». Dans un premier temps, Marlène Schiappa voulait intégrer cela dans la très islamophobe loi « séparatiste ». Finalement Élisabeth Moreno a sorti uniquement une circulaire rappelant les dispositifs déjà existants, largement insuffisants et critiqués par les associations de victimes. Cette circulaire est sortie discrètement pour ne pas froisser les homophobes de LREM, à commencer par Gérald Darmanin, fervent défenseur de La Manif pour tous, qui s’était fortement opposé à l’ouverture du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels. Dans les luttes LGBTI, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et non sur ce gouvernement adepte du pinkwashing.
Notre tâche est bien celle de lutter contre toute forme de pinkwashing en France comme à l’internationale, et de revendiquer une lutte LGBTI, autonome des capitalistes et leurs institutions !