Nous reproduisons ci-dessous des extraits de trois textes de soutien à notre candidature à l’élection présidentielle.
« Militants écologistes sans candidat, nous voterons Philippe Poutou »
Il y a près d’un mois, les votants de la primaire validaient massivement l’accord de désistement Jadot-Hamon. (...)
Il nous est difficile d’encore nous rallier à un candidat qui reste celui du PS et qui, tout frondeur et sincère qu’il soit, n’a pas réussi à affirmer sa rupture avec les cadres de son parti, dont il subit les départs logiques chez Macron. Son désir d’être adoubé par Bernard Cazeneuve – qui reste le ministre ayant tenté de couvrir la mort de Rémi Fraisse ou d’Adama Traoré, qui a organisé la répression policière des manifestations et autorisé l’état d’urgence permettant l’assignation de militants écologistes – ne nous a pas rassuré. Les reculades programmatiques, qui existent déjà (celle sur le revenu universel est la plus notable), non plus, d’autant que plusieurs des autres grandes promesses ont déjà été faites il y a cinq ans, puis abandonnées : droit de vote des étrangers, PMA pour toutes, récépissés policiers, taxe carbone, fermeture de centrales nucléaires… (...)
Pour nous, une politique écologiste n’est pas compatible avec un système économique capitaliste et productiviste, qui fera toujours primer le profit sur les vies, humaines comme animales. (...)
Pour nous, l’écologie politique n’est pas compatible non plus avec les relents nationalistes et patriotiques, un centralisme effaçant les cultures et langues régionales, ou une république refusant aux minorités le droit à la représentation politique et de s’organiser en toute autonomie. (...)
Pour nous, le logiciel de l’écologie politique doit être au service des plus pauvres et démunis, de ceux qui souffrent déjà le plus du dérèglement climatique, des maladies liées à la pollution ou à une agriculture intensive. (...)
Ainsi, face à l’offre réduite qui nous est proposée, la candidature qui nous apparaît la plus proche de nos préoccupations est incontestablement celle de Philippe Poutou, et c’est pourquoi nous la défendrons.
Maël Rannou, bibliothécaire et auteur, membre du conseil fédéral d’EÉLV, tête de liste en Mayenne lors des élections régionales.
Thierry Schaffauser, travailleur du sexe, syndicaliste, militant EÉLV, candidat aux régionales en Île-de-France.
« Une signification à la fois de classe et pour le droit à l’autodétermination » A Manca (Corse)
Cette consultation électorale s’inscrit dans un ensemble institutionnel auquel nous ne conférons aucune légitimité. Que ce soit pour ce temps électoral où d’autres consultations du même ordre, notre analyse est et demeure identique. La « démocratie » par délégation de pouvoirs, donc hors de toute maîtrise populaire, conduit immanquablement aux mêmes résultats, lesquels se traduisent par une déconnexion à termes entre les élus et les électeurs. Ces mécanismes ne sont pas dus au hasard. Les classes dominantes, les milieux de la finance et leurs personnels politiques maintiennent leur pouvoir, en Corse comme ailleurs, par les moyens d’un système économique, culturel, législatif et politique dont le parlementarisme et la permanence de l’État sont les pierres angulaires.
Le droit à l’autodétermination du peuple corse n’est pas soluble dans les institutions de la France. À l’exception notable du candidat présenté par le NPA, aucun autre postulant, ne s’accorde à reconnaître ce droit inaliénable. (...)
À celles et à ceux qui se rendront aux urnes malgré tous leurs doutes et leurs préventions, en particulier à celles et ceux des classes populaires, nous lançons un appel : seul le bulletin pour Philippe Poutou du NPA peut alors avoir une signification à la fois de classe et pour le droit à l’autodétermination.
Demain, une fois passée l’agitation électoraliste, nous vous donnons rendez-vous dans les luttes, pour la défense des intérêts collectifs de la classe des travailleurs de Corse et pour l’édification d’une société débarrassée de toutes les formes d’aliénation.
Pour un socialisme démocratique et autogestionnaire dans une Corse maîtresse de son histoire.
« Une candidature antiraciste, écologiste, féministe et anticapitaliste » Anticapitalistas (État espagnol)
Les prochaines élections en France sont d’une importance capitale pour l’avenir de l’Europe. La montée de la nouvelle extrême droite emmenée par Marine Le Pen est un défi, lancé à toutes les forces politiques antilibérales et démocratiques, que nous ne pouvons pas ignorer. Cette poussée est en effet partie prenante d’un phénomène plus général de renforcement de la réaction autoritaire en Europe et aux États-Unis. Les forces politiques traditionnelles en France qui ont été le soutien du régime républicain, le PS et la droite gaulliste connaissent une forte crise d’identité, de projet et de légitimité, éclaboussées qu’elles sont par des affaires de corruption, comme c’est le cas pour Fillon. Par ailleurs, un secteur des élites fait le pari de Macron : une nouveauté, mais pour les seuls patronat et monde de la finance qui ont trouvé avec lui une manière « cool » de rénover le projet néolibéral.
La crise de la politique officielle est aussi le reflet d’une crise sociale profonde : celle d’une société déchirée par les problèmes identitaires, par les politiques d’austérité, par l’exclusion, par la fin de l’État providence. Bien entendu, il y a eu, dans ce panorama, des résistances : nous n’oublions pas Nuit debout ni les grèves impulsées par la CGT qui ont placé au centre la force de la classe ouvrière organisée. La gauche n’a cependant pas été capable de construire une candidature rassemblant largement et de façon unitaire, prenant à son compte, à travers un programme contre l’austérité, tout ce potentiel et ce mécontentement et regroupant, autour d’une alternative crédible à Le Pen, un éventail d’organisations allant de secteurs du réformisme antilibéral jusqu’à des forces anticapitalistes et révolutionnaires comme le NPA. Pour défendre, en somme, un projet qui constitue un barrage devant la montée des néofascismes, qui s’engage à rompre avec l’austérité promue par l’UE et qui s’affronte au pouvoir économique au profit des classes populaires.
Dans les circonstances actuelles, nous, Anticapitalistas, voulons apporter notre appui à la candidature de Philippe Poutou et au NPA : une candidature antiraciste, écologiste, féministe et anticapitaliste qui met au centre la classe des travailleurs et l’internationalisme, qui porte des questions que les autres candidatures n’abordent pas et qui sont pourtant centrales pour construire un projet de transformation. Le fait que Philippe Poutou soit le seul ouvrier à se présenter à cette présidentielle, face à une brochette de politiciens professionnels, nous apparaît être un geste politique décisif et chargé d’une énorme valeur symbolique. Nous vous souhaitons d’obtenir, dans ces élections difficiles, les meilleurs résultats possibles permettant à l’anticapitalisme d’occuper une place fondamentale dans les batailles à venir.
(Traduit par Antoine Rabadan)