La campagne électorale est organisée de manière à nous faire croire que nous devons choisir entre différents représentants de la classe dirigeante : le candidat du PS d’un côté, la droite ultra-réactionnaire de Fillon de l’autre, ou bien le banquier Macron… Au-delà des différences de style, ils sont d’accord sur l’essentiel, poursuivre l’offensive décidée par le patronat.
L’extrême droite veut se faire passer pour une force « antisystème ». Mais toute la politique du FN consiste à systématiquement opposer une partie des classes populaires aux autres pour, au final, mieux laisser les mains libres au patronat. Ces dernières années, ce sont les immigréEs et les musulmanEs qui ont joué le plus souvent le rôle de bouc émissaire, mais l’extrême droite n’hésite jamais à souffler sur les braises de la haine des droits des femmes, des LGBT. Leur programme économique est une suite de cadeaux aux patronats. Et dans les mairies où ils sont aux commandes, ils s’attaquent aux droits des chômeurEs et plus généralement des plus démunis, tout en augmentant leurs propres indemnités ! La mise en cause de l’entourage de Marine Le Pen dans les « Panama papers » n’a rien d’étonnant : les dirigeants du FN sont eux-mêmes des très riches qui, dès qu’il s’agit d’argent, savent s’affranchir du « made in France » pour jongler avec les millions dans des paradis fiscaux.
En somme, la bourgeoisie a l’embarras du choix quand il s’agit d’avoir des serviteurs politiques, prêts à défendre ses intérêts. On ne peut pas en dire autant des travailleurEs et de la jeunesse. Nous sommes orphelins d’un outil politique qui soit aussi fidèle à leurs intérêts que le PS et les Républicains le sont à ceux du Medef.
Construire une nouvelle force politique
Autrefois, le Parti communiste français et le Parti socialiste prétendaient représenter les travailleurEs, les classes populaires. Mais, aujourd’hui, après des années de gestion des affaires de la bourgeoisie, au sommet de l’État comme dans les régions, les départements et les mairies, ils sont au bout du rouleau. Le fait que des individus comme Macron et Mélenchon semblent devancer des partis de plusieurs dizaines de milliers de militants, tandis que Hamon tente de changer le visage du PS, cela révèle la faillite de ces organisations.
Nous avons besoin d’une nouvelle représentation des oppriméEs et des exploitéEs. Un parti qui représente les intérêts de toutes les travailleuses et travailleurs : du privé comme du public, en formation, précaires avec ou sans emploi, avec ou sans papiers, jeunes ou retraitéEs. Un parti capable de se battre pied à pied sur tous les terrains contre les représentants de la classe adverse, qui soit un outil dans nos luttes de tous les jours, pour les organiser, les coordonner mais aussi pour leur donner une résonance, une expression à l’échelle nationale et même internationale. Un parti indépendant de l’État et de ses institutions, un parti pour en finir avec le système capitaliste qui porte le projet d’une société débarrassée de l’exploitation et de toutes les oppressions.
Le NPA est un outil pour construire cette nouvelle force politique. Nous ne prétendons pas l’incarner à nous seulEs, mais renforcer le NPA est aujourd’hui un moyen essentiel pour donner des chances à un tel projet d’émerger.
Voter pour Philippe Poutou, c’est la meilleure manière de faire entendre ces idées le plus fort possible, de faire entendre la voix de la lutte collective et de l’aspiration à une autre société.