Publié le Mercredi 6 janvier 2021 à 10h27.

Ses vœux et les nôtres

Avant les vœux présidentiels du 31 décembre, on nous avait annoncé « un message d’espoir, d’unité, de vérité », « concret à hauteur d’homme »... Dans les faits, c’est un bric-à-brac décousu et un chouïa répétitif que nous a asséné un Macron qui a soigneusement évité les mots qui fâchent : chômage, précarité, inégalités, racisme, sexisme, ­violences policières, autoritarisme…

Autosatisfaction présidentielle

Comme d’habitude, on a eu droit au lyrisme d’un président compatissant avec les « efforts et restrictions », avec les « sacrifices demandés », vantant « l’esprit de responsabilité collective qui a permis de tenir mieux que beaucoup face au virus ». Il s’est même montré reconnaissant, le laudateur des « premiers de corvée », égrenant familièrement des prénoms de celles et surtout de ceux qui ont fait preuve de l’inventivité et du génie français...

Sans aucune espèce de transition, comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, Macron s’est accordé, à partir de l’actualité du Brexit, un grand satisfecit sur son rôle pour relancer ce grand projet européen, grâce à « un endettement commun et solidaire »... Puis retour sur la langue de bois cocorico : « Rien ne peut résister à notre nation ». « L’espoir est là dans le génie humain », illustré par la mise au point du vaccin contre le Covid-19… Macron a juste omis de citer la dernière prouesse de son gouvernement : être dans l’Union européenne le pays le plus lent à ouvrir largement la campagne de vaccination !

Et pour tout ce qui concerne concrètement la vie de millions de personnes – l’emploi, la précarité, les licenciements, la pauvreté qui se développe notamment dans la jeunesse –, on l’aura compris, ce sera (peut-être) pour les vœux de l’année prochaine !

Nombreuses dates de mobilisation en janvier

En ce mois de janvier, nos vœux sont très différents, et surtout plus concrets : par nos mobilisations, mettre un grand stop aux projets de loi liberticides, et construire la convergence de toutes celles et ceux qui ne veulent pas payer la crise, contre les licenciements et les suppressions d’emploi, la précarité, pour le partage du travail et l’­augmentation des salaires.

Une série de dates s’annonce : le 21 janvier pour la défense de l’hôpital public ; le 23 janvier contre les licenciements et les suppressions de postes ; le 26 janvier dans l’éducation nationale ; le 4 février au niveau interprofessionnel ; les 16 et 30 janvier contre les lois liberticides… Autant de mobilisations à construire en alliant unité et radicalité, et en posant la question de leur nécessaire articulation/convergence. Face à ce pouvoir, malgré sa faible légitimité et la faillite continue de sa gestion de la crise sanitaire (voir pages 2-3), nous ne pourrons nous contenter d’enchaîner les journées d’action et/ou de grève, et c’est bien la question d’un mouvement d’ensemble, contre ce gouvernement et l’ensemble de sa politique, qu’il s’agit de poser.

Au-delà, nous devons affirmer que ce n’est pas la crise sanitaire mais bien la crise du capitalisme qui produit les désastres sociaux, écologiques et épidémiques, et que c’est pour sauver les profits de quelques-uns et permettre aux bourses de continuer de flamber que les gouvernements veulent exploser nos droits sociaux et démocratiques. Pour 2021, souhaitons-nous collectivement d’avancer dans la reconstruction d’un projet de transformation révolutionnaire, seule issue porteuse d’espoir pour toutes celles et ceux qui font tourner cette société partout dans le monde. Et cela ­commence dès maintenant.