Tout changer ? L’objectif des principaux prétendants à l’Élysée, celles et ceux qui tricolorent jusqu’à plus soif, est le maintien de l’ordre tel qu’il est... Chômage, misère, conditions de travail, racisme, discriminations, répression constituent tout leur programme, avec pour objectif de préserver le pouvoir des capitalistes, ceux qui engrangent la majorité des richesses produites, protégés par un État – dont la police et la justice – à leur service.
On le sait, cette élection, pas plus qu’une autre, ne permettra de changer un système qui mène le monde au désastre. Mais elle peut permettre d’exprimer notre haine de l’extrême droite, l’ennemi mortel du progrès social, notre rejet des politiques résolument à droite mise en œuvre par des gouvernements de droite... ou ces dernières années par cette prétendue « gauche ». Il s’agit aussi d’y porter la nécessité des mobilisations collectives pour balayer un monde devenu insupportable.
Dans cette campagne, Philippe Poutou a simplement dit tout haut ce que les classes populaires, l’immense majorité, pensent tout bas du monde politique. Sa parole aura été celle d’un ouvrier, d’un salarié, balayant le respect convenu prétendument dû à Fillon, Le Pen ou Macron... À l’inverse de ce discours distillant l’impuissance, Philippe Poutou s’est aussi fait le porte-voix de tous les grands mouvements sociaux, à l’instar de celui de la population guyanaise, une voix qui entre aussi en écho avec le puissant mouvement contre la loi El Khomri l’an dernier. Là où les autres candidats disent « je » ou « moi, président », Philippe parle, lui, de la force collective qui, seule, peut faire changer les choses.
Parce que Philippe Poutou, ce n’est pas « Comptez sur moi » mais « Comptons sur nous-mêmes », parce qu’il n’est pas le énième candidat des promesses électorales qui – une nouvelle fois – ne seront pas tenues, parce qu’il défend un programme anticapitaliste, antiraciste, internationaliste, écologiste et féministe, pour la démocratie par en bas, ce dimanche, pour nous, c’est Poutou !
Emmanuel Barot (enseignant-chercheur en philosophie), François Chesnais (économiste), Laurent Degousée (militant syndical), Gérard Delteil (écrivain), Franck Gaudichaud (enseignant-chercheur en civilisation hispano-américaine), Paul Jorion (anthropologue et essayiste), Hubert Krivine (physicien), Thierry Labica (enseignant-chercheur en langues et littératures anglaises), Michael Löwy (sociologue), Pascale Montel (militante syndicale), Ugo Palheta (sociologue), Willy Pelletier (sociologue, responsable associatif), Alexandre et Délia Romanès (artistes), Julien Salingue (docteur en science politique), Jean-Baptiste Thomas (enseignant-chercheur en histoire latino-américaine), Guillaume Vadot (doctorant en science politique).