Publié le Lundi 4 avril 2016 à 08h58.

Aluminium et myofasciite à macrophages

C’est devant la Bourse de Paris, tout un symbole, que les militants de l’association d’entraide aux malades de la myofasciite à macrophages (E3M) faisaient grève de la faim en 2012. Le NPA leur avait apporté son soutien.

Ces militants voulaient rappeler à François Hollande et Marisol Touraine leur engagement de campagne à fournir des vaccins de base sans aluminium et à financer la recherche sur cette pathologie émergente, faite de fatigue chronique, courbatures, douleurs articulaires et troubles neurocognitifs.

De plus en plus de recherches scientifiques, notamment les travaux de l’équipe de l’Inserm de l’hôpital Henri-Mondor, démontrent que l’aluminium vaccinal, neurotoxique connu, peut rester dans les muscles et migrer vers le cerveau. La discussion scientifique doit se poursuivre. La revue Prescrire par exemple ne fait pas de lien entre cette myofasciite et les symptômes décrits. 

Mais en attendant, c’est le principe de précaution qui doit s’appliquer, avec des vaccins sans aluminium, d’autant qu’une alternative sûre existe avec le phosphate de calcium.

L’intérêt des patientEs... ou celui de l’industrie ?

En 2008, faisant état d’effets indésirables, Sanofi retire son DTPolio sans aluminium. Quand on connaît les difficultés et les délais de réaction des laboratoires pharmaceutiques aux mises en cause de leurs produits, on ne peut qu’être surpris par cette proposition rapide de retrait, non pas du lot, mais de tout le produit...

On comprend mieux cette « réactivité surprenante », quand on sait que ce retrait a permis d’élargir les ventes d’un autre vaccin anti-polio de Sanofi, à savoir le Revaxis. Revaxis qui est facturé 10,23 euros, alors que le DTPolio n’était facturé « que » 6,70 euros aux patientEs et à la Sécurité sociale.

Rationalisation de la production, économie d’échelle, augmentation des prix, le tiercé gagnant pour Sanofi. Mais de l’aluminium et un risque accru de myofasciite à macrophages pour les patients !