Après deux semaines de confinement, chacunE peut mesurer à quel point la situation actuelle n’est pas viable : un confinement autoritaire et « à plusieurs vitesses », qui renforce les inégalités sociales et aggrave la situation des plus fragiles, une politique de sauvegarde des profits contradictoire avec toute lutte réelle et efficace contre le Covid-19, etc.
S’il ne s’agit pas ici de remettre en cause le principe du confinement, entendu comme une mise en œuvre drastique de procédés de distanciation sociale, rendus indispensables par le développement de l’épidémie et la destruction méthodique du système de santé publique, force est de constater que les mesures actuelles ne règlent rien à moyen terme. Comme l’a écrit le chercheur Bruno Giraud : « Le confinement permet de ralentir efficacement la diffusion du virus et, redisons-le, en l’absence de stratégie de dépistage initiée dès le début de l’épidémie, il reste la moins mauvaise stratégie à court terme. Pourtant, si l’on s’en tient là, il ne sert à rien : si nous sortons de nos enfermements dans, disons, un mois, le virus sera toujours là et provoquera les mêmes morts que ceux qu’il aurait causés aujourd’hui en l’absence de confinement. »
Pour envisager une quelconque sortie de confinement « par le haut », il s’agit donc de se fixer des objectifs clairs, en premier lieu au niveau du système de santé et des dispositifs de protection, afin d’enrayer véritablement le coronavirus, ce qui implique de modifier en profondeur les priorités de production et, partant, l’organisation de l’économie. Pour ce faire, impossible de s’en remettre à l’État et/ou aux grandes entreprises : ces solutions, radicales mais indispensables, doivent être imposées par en bas, par l’auto-organisation des salariéEs et de la population, seulEs à même de réorganiser la production en fonction des besoins de touTes, et pas des intérêts de quelques-uns.