La justice et la police telles que nous les connaissons doivent être révolutionnées au même titre que nous voulons révolutionner la société et abattre le système capitaliste !
Ce que nous voulons est à l’exact opposé de ce qui se passe aujourd’hui : une justice qui protège les droits, pour le plus grand nombre, et qui sanctionne sévèrement les délits et crimes des puissants.
Pour une justice au service de la majorité
La justice que nous voulons devra veiller à la mise en application de droits pour le plus grand nombre. Les droits de demain sont nos revendications et nos luttes d’aujourd’hui. Parmi ceux-ci, le droit au travail (et donc l’interdiction des licenciements) et celui de décider dans l’entreprise (l’utilité de ce qu’on produit, où, avec quel salaire, quelles conditions de travail), au logement (avec l’interdiction des expulsions sans relogement), à la santé, à l’éducation, à la culture, au vote à toutes les élections pour tous les résidentEs étrangers, à la protection des personnes plus vulnérables comme les enfants ou les malades.
Il nous faudra remettre en cause la hiérarchie des délits. Ainsi, de nombreuses personnes qui sont jugées durement aujourd’hui pour des faits mineurs sont aussi souvent des victimes depuis longtemps d’injustices et/ou de discriminations. L’incarcération ne devra plus être possible pour les délits mineurs et devra en règle générale devenir exceptionnelle. Les personnes qui se mettent en danger ou mettent en danger les autres doivent être prises en compte et en charge et non jetées en prison. L’usage de cannabis devra être dépénalisé.
Au contraire, la délinquance criminelle, celle contre l’environnement (comme la pollution des mers et de la terre ou la destruction d’équilibres écologiques pour la construction de grands projets inutiles), celle relative à la traite et à la mise en esclavage des êtres humains, la délinquance économique, la fraude fiscale, la corruption, devront devenir des délits majeurs et être enfin sanctionnés lourdement.
Pour une justice juste, il faut l’indépendance de celle-ci du pouvoir politique, les moyens et le temps du débat contradictoire. Il faut donc renforcer les moyens humains et financiers. Pour une justice au service de touTEs, il faut que la justice reflète mieux la société et ne s’apparente pas à une caste. C’est pourquoi plusieurs syndicats de magistrats et d’avocats proposent d’ouvrir largement les professions de justice à toutes les catégories sociales.
Police... ou service public ?
Il ne peut y avoir de « bonne police républicaine », tant que son rôle consiste à faire respecter les droits d’une minorité, essentiellement ceux de propriété des possédants, tout en réprimant toutes celles et ceux qui se battent contre le rapt de la richesse produite ou pour simplement vivre ou survivre.
Nous imaginons un service public chargé de faire respecter des droits nouveaux, proche des habitantEs, au service des personnes vulnérables, capable d’apaiser des tensions de voisinage. Mais peut être ne faudra-il plus l’appeler police ?
Une police de l’investigation auprès des juges d’instruction devra travailler sur la grande délinquance et la criminalité.
La démocratie jusqu’au bout
Ce ne sont que quelques pistes à mettre en débat, comme elles l’ont déjà été, avec beaucoup d’autres propositions, lors des discussions passionnées par exemple à Nuit debout, et comme elles le seront demain à chaque fois que nous serons en grève et en rêve illimités, dans la rue et sur les places, pour protester contre les diktats de ce vieux monde... et en inventer un nouveau !
Aujourd’hui, les droits que nous devrons avoir demain, passent par des luttes souvent dures contre les licenciements, la fermeture de services de santé, la répression, pour l’accueil des migrantEs, l’arrêt des grands travaux inutiles, la fin des expulsions de logement... Ces mobilisations sont essentielles parce qu’elles rejettent concrètement tout ce dont nous ne voulons plus. Mais nous savons bien qu’elles devront s’amplifier, être plus nombreuses et coordonnées, si nous voulons vraiment que tout change !