La Quatrième Internationale (QI), qui défend l’auto-organisation des exploitéEs et des oppriméEs pour l’abolition du capitalisme et la construction de l’écosocialisme, rassemble des organisations convaincues qu’atteindre cet objectif n’est pas possible sans une transformation révolutionnaire de la société. Elle veut exprimer les meilleures traditions marxistes et internationalistes, avec une mise en œuvre pratique d’une solidarité internationale indépendante de tout pouvoir.
Cinq continents et 40 pays
Bien que modeste en effectifs, la QI est présente sur les cinq continents avec des organisations dans plus de 40 pays. Ses militantEs participent à la lutte des classes, construisant des mouvements sociaux et des partis afin de faire avancer un projet révolutionnaire et émancipateur pour le 21e siècle. Elle fonctionne comme une organisation politique démocratique, avec des Congrès mondiaux tous les 7 à 8 ans, et des organes de direction élus et rendant des comptes régulièrement : le Comité international qui se réunit tous les ans, et le Bureau exécutif.
La QI a un institut international de recherche et formation à Amsterdam (IIRF/IIRE), qui parraine aussi des sessions en Asie, et elle tient tous les ans un camp international de jeunes révolutionnaires (RIJ) auto-organisé par les secteurs jeunes de ses sections européennes. Ce camp est situé chaque année dans un pays européen différent.
De la fondation en 1938 aux scissions des années 1950
La Quatrième Internationale a été fondée en 1938 par Léon Trotsky et d’autres militantEs révolutionnaires. Elle s’est définie à la fois en opposition à la bureaucratie stalinienne despotique qui avait détruit la dynamique révolutionnaire déclenchée par la révolution d’octobre 1917, et au capitalisme dans toutes ses variantes, libérales, autoritaires ou fascistes.
En raison des terribles pertes de militantEs dans les résistances antistaliniennes et antifascistes, mais aussi de la complexité du monde qui a émergé de la Seconde Guerre mondiale, la Quatrième Internationale a connu plusieurs scissions au cours des années 1940 et 1950, mais elle a été en partie réunifiée en 1963 sur la base d’une compréhension commune de la nouvelle dynamique des trois secteurs de la révolution mondiale : à l’Est, au Nord et au Sud.
Nouvelle vague de jeunes et lutte anticoloniale
Dans les années 1960 et 1970, la QI et ses sections ont participé à la vague mondiale de luttes, promouvant la radicalisation et l’auto-organisation des jeunes, des travailleurEs et des femmes, s’opposant aux guerres coloniales et impérialistes. Cela, notamment lors de la flambée de mai-juin 1968 en France, a aidé à comprendre l’importance des luttes de la jeunesse et l’a amené à converger dans de nombreux pays avec les nouvelles avant-gardes radicales de l’époque, incorporant les nouvelles expériences, et comprenant la nécessité de développer la lutte contre les différentes oppressions spécifiques et la lutte des classes dans un projet révolutionnaire commun.
De la chute du Mur à l’altermondialisme et l’écosocialisme
Dans les années 1990, avec la chute de l’Union soviétique mais aussi la détérioration du rapport de forces due à l’offensive capitaliste néolibérale, il était d’autant plus urgent de contribuer au renouveau du marxisme, à la formation de nouveaux partis ou coalitions plus larges que les sections de la QI dans différents pays du monde, utiles à la lutte des classes.
Au cours des années 2000, les militantEs de la QI ont été pleinement impliquéEs dans le mouvement altermondialiste, aidant à rassembler des militantEs de traditions différentes. Aujourd’hui, ses militantEs continuent de s’investir dans les mouvements féministes, les mouvements écologiques, les mouvements antiracistes, les mouvements LGBTIQ, les luttes sur les lieux de travail et les mouvements ouvriers, en cherchant à développer l’unité et la coopération internationale pour atteindre des résultats immédiats et développer une conscience anticapitaliste radicale qui réinvestisse une stratégie révolutionnaire.
En 2010, la QI s’est définie comme écosocialiste, expression concentrée de la lutte commune contre l’exploitation du travail humain et contre la destruction des ressources naturelles par le capitalisme.
Jacques Babel