La mobilisation en cours dans les lycées s’organise notamment autour du passage des nouvelles épreuves communes de contrôle continu (E3C), conséquences de la réforme du bac menée par Jean-Michel Blanquer.
La réforme du bac Blanquer s’est traduite par une augmentation de la part du contrôle continu et des bulletins scolaires dans l’obtention du bac (40 % de la note finale, dont 30 % pour les E3C). Cela correspond à un double objectif. D’une part, cela va légaliser la différence entre un bac « banlieue » et un bac « de centre-ville », en particulier pour l’accès à l’enseignement supérieur. D’autre part, cet artifice va permettre de maintenir un taux de réussite au bac important, tout en empêchant les jeunes des quartiers populaires d’accéder aux études de leur choix.
En outre, Blanquer prétendait que 12 ou 15 épreuves du bac (le chiffre actuel), c’est trop ; il annonçait fièrement vouloir réduire le bac à quatre épreuves. Un mensonge ! Le bac Blanquer fait passer une vingtaine d’épreuves (dont les fameux E3C) tout au long des années de 1re (épreuves continues en janvier et avril et deux épreuves de français en juin) et de terminale (épreuves continues en décembre ; deux épreuves de spécialité en avril ; oral de langue vivante à partir de février ; et deux épreuves en juin). Dans ces conditions, le temps long indispensable à la pédagogie disparaît. On assiste à une inflation de contrôles et donc à un bachotage permanent.
Ce morcellement de l’enseignement et les diminutions des contenus ont pour conséquence de diminuer la culture générale enseignée au lycée. L’éducation nationale va continuer d’évaluer ce qu’elle n’enseigne pas… Charge à chaque lycéenE d’avoir les moyens (famille, cours particuliers, etc.) de réussir son bac. Acadomia et Studyrama se frottent les mains !