Ce 11 juin, l’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires) appelait à une nouvelle journée de grève et de manifestations contre la réforme du collège, faisant suite à celle du 19 mai.
Cette journée a dans l’ensemble été moins suivie que la première (35 % de grévistes au lieu de 50 %). Cela cache des disparités : des établissements fortement mobilisés le 19 mai ont relâché la pression le 11 juin, mais d’autres, peu mobilisés la première fois, ont profité de cette seconde journée pour entrer dans la bagarre. Ainsi, il apparaît que le rejet de la réforme reste plein et entier.Une intersyndicale qui ne donne pas le souffle nécessaireLa veille de la grève, l’intersyndicale était invitée au ministère, la ministre semblait vouloir jouer un coup visant à la diviser avant la bataille. Elle a manifestement échoué. Les organisations ont quitté la réunion et ont rappelé dans un communiqué commun : « leur opposition à la réforme, leur demande d’abrogation du décret et de l’arrêté, leur refus de toute négociation sur des textes d’application ». Cette prise de position reflète le rejet par la profession de cette réforme néfaste. Cependant, elle ne peut être véritablement utile que si elle se traduit par des appels clairs à l’action. Face au mépris ministériel, face à l’enjeu, c’est bien un mouvement d’ampleur de toute l’éducation qui est nécessaire.
Des grévistes conscients de l’enjeuBeaucoup des personnels mobilisés sont conscients de cette nécessité, et c’est pourquoi ils écrivent à Rouen par exemple, dans une motion votée à la quasi-unanimité par une AG réunissant une centaine de grévistes : « La mobilisation contre la réforme du collège doit déboucher sur un mouvement de grève prolongé de toute l’éducation pour obtenir l’abrogation du décret “réforme du collège”, mais aussi pour obtenir une baisse drastique des effectifs par classe à tous les niveaux de l’éducation. Nous demandons un appel national à la grève de toute l’éducation tout début septembre, qui posera au niveau national la question de la reconduction de la grève. » Espérons que les directions syndicales sauront suivre et entretenir cette colère. Nous devons profiter du mois de juin pour continuer à rendre visible le mécontentement par des prises de position, des diffusions de tracts, des rassemblements...
Commission Éducation nationale