Suite à une dénonciation, le procureur général Janot a rendu public un rapport sur la corruption des partis politiques par la compagnie pétrolière nationale Petrobras. En pleine récession et au comble de son impopularité (23 % d’opinion favorable), Dilma Roussef affronte une crise politique majeure.
Les présidents du Sénat et du Parlement, ainsi que 18 % des sénateurs, auraient eu leur campagne financée par des fonds provenant de la compagnie pétrolière. Ces mêmes fonds auraient aussi financé les précédentes campagnes présidentielles de Lula et Roussef. C’est tout un système de corruption qui est ainsi rendu public. La compagnie de BTP Camargo Corrêa aurait également versé l’équivalent de 30 millions d’euros au PT et au PMDB pour qu’ils soutiennent le projet du barrage de Belo Monte. Le PT est le parti le plus touché par ces révélations, mais les autres sont également éclaboussés par ce scandale.
Deux millions d’internautes ont déjà répondu positivement à l’appel à manifester pour la démission de la présidente, appel venu entre autres de l’opposition. Déjà posée suite aux grands travaux pour accueillir la Coupe du monde de football de 2014 et les JO de 2016, la question du partage des richesses est de retour. Des millions, si ce n’est des milliards, de réals ont été détournés d’une entreprise publique par la classe politique, cela dans un pays qui manque cruellement d’infrastructures publiques (hôpitaux, transports…). Alors que les prix montent que la croissance est en berne, espérons que la mobilisation populaire prenne un souffle nouveau.