La confiance votée il y a deux semaines, Valls et son gouvernement ont désormais les mains libres pour appliquer le Pacte de responsabilité. Premier acte cette semaine : la présentation du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui sera débattu fin octobre au Parlement. Pour permettre au patronat d’encaisser le pactole des 30 milliards annuels d’exonération de cotisations sociales promises, ce gouvernement s’en prend encore un peu plus à toutes les branches de la Sécurité sociale.
Après les retraites, « réformées » une nouvelle fois l’année dernière, et le gel des pensions pendant 1 an et demi, la santé va payer en 2015 un lourd tribu à la « baisse du coût du travail », avec 3,2 milliards de diminution de crédits. L’hôpital public en sera la première victime. Accroissement des déficits hospitaliers, baisse des effectifs, fermetures de lits et de services, nouvelles attaques sur les conditions de travail sont inscrits dans ces chiffres. Et comme cela reste insuffisant, ce sont les prestations familiales qui sont à leur tour « rabotées », dont la « prime à la naissance » qui passera de 923 à 308 euros à partir du deuxième enfant.
Mais, loin de réduire les déficits, la crise et les politiques d’austérité ne font que les creuser, et la fin du prétendu « déficit » de la Sécu – annoncée pour 2015 – est désormais reportée à 2018 ! Car la Sécurité sociale est d’abord malade de son manque de recettes dû au chômage (moins de cotisantEs), aux bas salaires, aux exonérations de toutes sortes dont bénéficient les patrons.
Main dans la main, Medef et gouvernement ne cessent de « sauver » la Sécu en la liquidant chaque jour un peu plus, pour la remplacer par un système d’assurances, sur le modèle américain. Avant qu’il ne soit trop tard, il y a urgence à enrayer cette mécanique dont la conséquence serait la fin des droits sociaux et la précarisation généralisée de la société.Seul un vaste mouvement, dans l’unité, de toutes celles et ceux qui ne supportent plus cette politique peut arrêter la spirale sans fin de l’austérité et de la casse des acquis sociaux. Il est nécessaire dès aujourd’hui de le préparer. C’est dans cet esprit que le NPA appelle à participer à la journée nationale de grève et de manifestation du jeudi 16 octobre, journée à laquelle il faudra très vite donner une suite d’une toute autre ampleur.
J.C. Delavigne