Publié le Jeudi 27 avril 2023 à 10h48.

À Sélestat comme à Ganges, Macron dégage !

Le 20 avril, dans le cadre de sa tournée médiatique pour « aller au contact des Français », Macron était en étape dans l’Hérault, à Ganges, une commune de 4 000 habitantEs. 

Un arrêté anti-casseroles avait été publié par la préfecture de l’Hérault — des dispositions d’interdiction de mégaphones et sonos sont appliquées depuis trois ans. Malgré un énorme dispositif policier (600 policiers et gendarmes selon la préfecture), des barrages aux accès, avec fouille systématique des passantEs, entre 1 500 et 2 000 manifestantEs ont crié leur colère à coups de jets d’œufs et de pommes de terre, pour lui faire savoir qu’il n’avait plus aucune légitimité à gouverner. Ni pour mettre en œuvre sa contre-réforme des retraites, ni pour engager ses autres « chantiers » de casse sociale. 

Six heures de casseroles et de sirènes

Pendant six heures, sans discontinuer, au son des casseroles et de sirènes, les rues de Ganges ont résonné de « Macron, démission ! », « Anti, anti, anticapitalistes ! », « Grèves, blocages, Macron dégage ! » et de chants (« on est là ... », « Emmanuel Macron, président des patrons… » Une mobilisation déterminée et combative où tous les syndicats (CGT, CGC, CFDT, FSU, CFTC, Solidaires ou CNT) étaient présents et bien visibles avec leurs drapeaux, ainsi que le SCUM (Syndicat de combat universitaire de Montpellier).

Une colère que les forces de l’ordre étaient chargées d’éloigner des oreilles de Jupiter en bloquant toutes les rues conduisant au collège Louise-Michel (ça ne s’invente pas…). Là, bien à l’abri avec un public trié sur le volet, il animait une « table ronde » sur le « thème de l’éducation ». Par deux fois, les manifestantEs, qui ont forcé les barrages, ont été copieusement arrosés de gaz lacrymogènes et viséEs au visage par des gazeuses. Retardé par une coupure volontaire de courant à son arrivée à l’aéroport de Montpellier, puis à nouveau plongé dans le noir au collège (actions revendiquées par la CGT Énergie), Macron a voulu avant de partir laver l’affront par un « bain de foule » bidon improvisé à Pérols. Comme d’autres actions partout en France, un tour de chauffe avant le 1er Mai.