La mobilisation de jeudi 13 janvier est historique. L’arc de force syndical qui y appelait était très vaste (de la CFDT à la CNT, ainsi que les syndicats des chefs d’établissement et ceux des inspecteurs), ainsi que les taux de grévistes : 75 % pour le premier degré et 62 % pour le second degré.
La grève du 13 janvier est le résultat de la politique de Blanquer, depuis cinq ans, à tous les étages de l’Éducation nationale, y compris son mépris pour les corps intermédiaires (directions d’établissement, inspections). Sans parler de sa volonté farouche de nier la pandémie depuis deux ans.
Résultats immédiats de la mobilisation : des masques FFP2 pour les personnels en maternelle, la possibilité de repousser les épreuves du bac prévues en mars et des embauches de personnels. Il faut reconnaitre que c’est la première fois en cinq ans qu’une journée de grève permet des avancées. Mais il faut aussi s’avouer que c’est bien peu.
La route est longue
Les promesses n’engagent que ceux et celles qui y croient. D’abord : où sont les FFP2 pour touTEs et les purificateurs d’air ? Ensuite, dès le 14 janvier, Blanquer souhaitait que les épreuves du bac soient le plus proche possible des dates officielles, et non pas en juin, comme le demande la profession, les jeunes et leurs parents. Enfin, embaucher des contractuels et des AED jusqu’à la fin de l’année scolaire est risible, quand on voit la difficulté actuelle à recruter. Un ministre conséquent augmenterait les postes au concours ; il donnerait un véritable statut aux AED et AESH et revaloriserait les salaires de l’ensemble des professions… Voilà, entre autres, ce qu’il nous reste à obtenir.
C’est aux grévistes de décider
La grève du 13 janvier est avant tout le résultat d’une volonté syndicale, en l’occurrence celle du SNUipp, rejoint par l’ensemble des organisations. L’appel à la grève le 20 janvier, rejoignant la mobilisation des AED, est en partie lié à une volonté syndicale (ici, SUD éducation et FO), rejoint par l’arc syndical « lutte de classe ». La grève du 27 janvier est en ligne de mire. Et quand bien même les élections professionnelles à venir ne sont pas étrangère à ce volontarisme, ces différentes dates forment une espèce de plan d’action, où des équipes pourraient partir en grève reconductible pour entrainer d’autres collègues.
C’est pour nous la tâche de l’heure : expliquer, sans exclusive, que c’est aux grévistes de prendre leur mobilisation en main, c’est-à-dire : discuter des mots d’ordre et des rythmes pour entrainer largement.
Pour l’instant ce sont les directions syndicales qui donnent le rythme de la mobilisation. L’enjeu actuel n’est pas de « dépasser » l’instersyndicale ou de chercher un raccourci regroupant uniquement les militantEs de la grève. Mais, de construire, y compris avec les directions syndicales locales, des assemblées générales représentatives de la mobilisation. L’idéal serait que ces AG se réunissent à chaque niveau : ville, département, voire région (notamment en région parisienne). La réalité sera sans doute plus complexe, mais c’est dans cette optique que nous voulons construire la mobilisation. Si nous appelons de nos vœux une coordination nationale de ces AG, il faut avant tout qu’elles représentent la mobilisation, y compris les directions syndicales, pour maintenir le gouvernement sous pression et continuer à les faire reculer, jusqu’à la victoire !