Si récemment une loi explicitement contre les droits des personnes trans a été votée au Sénat (la loi dite Eustache-Brinio, du nom de la sénatrice qui l’a soumise), les droits LGBTI sont souvent attaqués indirectement par le gouvernement quand il mène ses politiques racistes ou de casse sociale.
Un arrêté ministériel qui date du début de cette année autorise la création d’un fichier de recensement des changements d’état civil accessible par la police1. Si la première volonté de cet arrêté était d’abord raciste dans le but de repérer et recenser les personnes immigrées qui changent de prénom, elle pourra aussi servir de fait à ficher les personnes trans. Ce document exposera à de nombreuses discriminations, notamment de la part de la police qui pourra savoir si les personnes sont trans même si ces dernières ont des papiers correspondant à leur genre. Ce type de fichier n’est pas sans rappeler le fichage des homosexuelLEs par la police de Paris, interdit en 1982.
Les conséquences de la réforme des ALD sur notre communauté
Dans sa volonté de toujours faire des économies, le gouvernement voudrait diminuer le nombre d’ALD (affection longue durée). Si cette mesure est une attaque validiste contre notre service de soin, elle touchera aussi directement notre communauté. Les soins de transition ne sont pas entièrement remboursés par la Sécurité sociale et se révèlent en fin de compte très chers. Or, de nombreuses personnes trans y ont recours.
Mais il n’y a pas que les personnes trans qui sont victimes de ces attaques. Nos communautés LGBTI sont particulièrement touchées par le VIH / Sida, et l’ALD permet justement une meilleure prise en charge des traitements. Diminuer les ALD, c’est condamner nos survivantEs. C’est une entreprise presque eugéniste.
Destruction des services publics et des retraites
Plus largement, la casse du service public touche et continuera d’impacter l’ensemble de la population et en particulier plus fortement les personnes LGBTI. Plus d’attaques contre l’hôpital, c’est plus d’éloignements de l’accès aux soins pour les LGBTI. Plus d’attaques contre les services publics, c’est plus de galères administratives et notamment pour changer ses papiers.
De même, la réforme des retraites nous touchera plus durement. Les discriminations que nous subissons, homophobes, transphobes, et leurs conséquences sur nos conditions de vie, aux ruptures et difficultés que nous pouvons avoir avec notre famille, l’exclusion du marché de l’emploi, font que nos parcours professionnels sont beaucoup plus hachés quand nous avons la chance d’en avoir. Satisfaire les conditions pour obtenir une retraite encore plus à taux plein nous est d’autant plus difficile. Dans la même logique, les réformes de l’assurance chômage et du RSA nous pénalisent davantage encore.