Arte France et Look at sciences, 2024, 59 minutes. Disponible sur Arte.tv jusqu’au 17 mars 2025.
En moins d’une heure, le documentaire Anthropocène nous offre quelques clés sur ce terme qui occupe largement nos communications militantes : qu’est-ce que l’anthropocène ? D’où vient ce mot ? Peut-il être considéré comme une catégorie polémique, politique ou comme un concept scientifique ?
Enquête scientifique
Pour leur démonstration, les scientifiques de la Commission internationale de stratigraphie (l’ICS, ONG internationale investie par la communauté scientifique de l’autorité en la matière) ont mené des recherches simultanées en douze endroits du globe, aussi divers et éloignés que la mer Baltique, un lac chinois, le golfe du Mexique, l’Antarctique, etc. À chaque fois, la même méthode : une équipe de scientifiques, munie d’une méthodologie et de matériel de recherche en géologie, sondent les entrailles de la Terre pour découvrir ce que la stratigraphie des échantillons rapportés peut révéler.
Une activité humaine aux effets géologiques
C’est comme une enquête policière coordonnée, qui doit livrer les fondements scientifiques à la pertinence du terme « anthropocène ». Personne ne conteste l’effet de l’activité humaine sur la planète, mais pour reconnaître le terme « anthropocène » comme définissant une nouvelle ère géologique dans la littérature scientifique, il faut « détecter l’éventuel phénomène commun, synchrone et planétaire (à l’instar de la couche d’iridium déposée il y a 65 millions d’années par la météorite fatale, entre autres, aux dinosaures) qui marquerait le début de l’anthropocène, montrer une concordance dans le temps, une apparition d’un élément identique et commun à toutes ces situations. »
Après une heure de visionnage sans temps mort, vous pourrez vous faire une idée, connaître les résultats de nos chercheurEs — c’est varié et passionnant, hélas, pauvre Terre ! —, leur interprétation, leurs limites (ils décrivent très bien le capitalocène mais n’osent pas le nommer) et apprendre ce que la communauté scientifique officielle en conclut (ou pas).
Claude Moro