De Rafi Pitts. Avec Johnny Ortiz, Rory Cochrane et Aml Ameen.
Sortie le mercredi 21 septembre
Le film commence et se termine par des images d’un désert où passent des hélicoptères. Le premier désert se trouve à la frontière américano-mexicaine, le second est irakien. Nero est né et a fait sa scolarité aux USA, il a été expulsé au Mexique comme immigrant irrégulier. Il veut y retourner et finit par réussir à franchir le mur frontalier. Refusant de vivre dans la précarité de faux papiers comme le fait son frère, il veut s’engager dans l’armée : un texte législatif (le Dream Act –Dream étant l’acronyme de l’intitulé du texte mais signifie aussi rêve en anglais) prévoit que les jeunes immigrés qui auront accompli une période militaire pourront recevoir la nationalité américaine. Beaucoup d’Hispaniques ont ainsi rejoint l’armée américaine après le 11 septembre 2001.
Nero se retrouve donc en Irak. Il va vite se rendre compte que ses compagnons d’uniforme, de nationalité américaine mais souvent Noirs, ont fréquemment d’autres raisons que le patriotisme pour s’être engagés. Le générique de fin rend hommage à tous les « Green cards soldiers » qui, bien qu’ils aient servi dans l’armée US, ont été ensuite expulsés sous un prétexte quelconque.
Malgré quelques longueurs et maladresses, ce film présente un réel intérêt. Rafi Pitts est anglo-iranien, son scénariste est roumain et les
producteurs du film allemands, français et mexicains. L’équipe du film est à l’image du scepticisme du metteur en scène sur les identifications nationales et les frontières : « Vous vous rendez compte que cinq ans seulement après la chute du Mur de Berlin, se construisait celui de Tijuana. Où étaient passés la joie et les vivats de 1989 ? »
Henri Wilno