Anamosa, collection « Le mot est faible », 112 pages, 9 euros.
Ce petit livre, paru en septembre 2024, risque de connaître une nouvelle actualité alors que s’annonce un retour au premier plan des mobilisations « paysannes ». Son auteur, spécialiste de la Confédération paysanne, fait l’inventaire de l’histoire et de l’usage du terme « paysan », parfois péjoratif, incarnant le plus souvent des valeurs conservatrices, voire carrément réactionnaires. Puis, à la suite des Paysans travailleurs de Bernard Lambert, survient une tentative de réappropriation du terme par la gauche, et même par l’extrême gauche, dans le sillage de la mobilisation du Larzac. Plus récemment, le terme est largement repris dans notre lexique — agriculture paysanne, élevage paysan — comme portant des valeurs opposées à l’agro-industrie...
Pourtant l’auteur insiste, et prétend que l’appropriation politique du mot est impossible car elle nous condamne à la confusion — tout le monde le reprend à son compte ! — source du corporatisme qui verrouille toute évolution du monde agricole. Il nous invite alors à l’introduction d’un nouveau vocabulaire qui dirait de nouvelles pratiques...
Claude Moro