Mai 68. Les enseignants s’engagent dans le mouvement. La FEN s’impose aux accords de Grenelle comme partenaire incontournable.
1975. Réforme Haby du « collège unique ». Opposition des enseignants qui accusent le ministre de réduire l’offre de formation et le nombre d’heures de cours sous couvert de « démocratisation ».
1979. Mouvement dans les lycées professionnels contre l’alternance.
1984. 500 000 à 1 million de manifestants pour l’ « école libre » contre le projet Savary de « grand service public unifié » incluant le privé. Retrait du projet et démission de Savary.
1986. Loi Devaquet sur les universités. Des centaines de milliers de lycéens, soutenus par leurs enseignants manifestent contre la fac à deux vitesses. Mort de Malik Oussékine le 6 décembre. Retrait du projet et démission de Devaquet.
1986-87. Mouvement des instituteurs contre le statut des maître directeurs. Victoire qui a permis que jusqu’à présent les directeurs et directrices n’ont pas le statut de chef d’établissement.
1989. Mouvement contre la loi d’orientation Jospin : mise en place des IUFM et des projets d’établissement. Les chefs d’établissement sont encouragés à gérer leur établissement comme une entreprise.
16 janvier 1994. Un million de personnes manifestent à Paris contre la loi Bayrou proposant de déplafonner le montant légal de 10 % des subventions allouées aux écoles privées (loi Falloux) et pour la défense d’un enseignement public de qualité pour tous.
1995. Participation massive du milieu enseignant au mouvement contre la loi Juppé sur les retraites, dans une perspective interprofessionnelle. Premières armes de la FSU qui appelle à la reconduction de la grève ; des coordinations s’organisent dans le secondaire.
1998. Mouvement de la Seine-Saint-Denis pour protester contre le « retard » du département en matière d’éducation. Généralisation de la grève dans le département et mouvement social pour l’école, rassemblant élèves, enseignants, parents, citoyens. Auto-organisation avec l’assemblée générale des établissements en lutte soutenue et relayée par les syndicats. Une victoire encourageante : 3 000 postes de plus et création de nouvelles Zones d’éducation prioritaire.
1999. Mouvement dans le Gard et Hérault, rassemblant parents et enseignants contre les aménagements de la carte scolaire, mouvement des lycées professionnels contre le recours intensif à l’apprentissage et mouvement d’ensemble de la profession contre les provocations et les pratiques de Claude Allègre. Démission du ministre.
2000. Mouvement dit « anti-Allègre ». Convergence de plusieurs mouvements à partir de la rentrée
2003. Mobilisation massive sur les retraites et contre le projet de décentralisation (Atos et CIO). Dès mars, grève reconductible et mise en place d’une coordination qui fait pression sur les organisations syndicales. En mai, la FSU appelle à généraliser la grève. Les enseignants sont à la pointe du combat mais sont isolés. Dès juin la FSU assure que le bac se passera normalement. Amertume et sentiment de trahison chez de nombreux enseignants : le découragement qui a suivi la défaite va peser longtemps sur les luttes
2005. Mobilisations contre la loi Fillon, en particulier le socle commun. Série de journées d’action mais sans lendemain. Les lycéens plus combatifs que les enseignants.
2006. Mouvement de la jeunesse contre le contrat première embauche (CPE) relayée par les confédérations syndicales. 3 millions de personnes manifestent en France le 28 mars. Retrait du projet en avril.
2007. Mouvement étudiant contre l’autonomie des universités (loi LRU). Le mouvement s’essouffle en décembre faute de convergence.
2008-9. Mouvement de l’université contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs et la masterisation. Sans équivalent depuis 1968, un mouvement d’ampleur se développe dans le supérieur avec de nouvelles formes d’action (ronde des obstinés ; coordination), mais il est peu suivi par les étudiants et pas de convergence avec les autres niveaux dans l’éducation nationale.
2009-2010. Mouvement dans le secondaire parti de Seine-Saint-Denis contre les suppressions de postes, les contre-réformes en particulier celle du lycée et la casse du service public d’éducation en général. Fin du mouvement après six semaines de grève, faute d’extension aux autres académies.
Rentrée 2010. Tous en grève et dans la rue les 6 et 7 septembre, et après !
Anne Lafran