Publié le Lundi 8 novembre 2010 à 22h51.

Margaret Thatcher : une vie politique
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du Big Business

Après l’épuisement de la montée révolutionnaire du début des années 1970, les années 1980 ont marqué un renversement de tendance à l’échelle internationale. Et le début de ce que l’on désignera ensuite comme la « révolution conservatrice» ou encore les années « Reagan – Thatcher ».

De fait, dans le Panthéon mondial des responsables politiques de la droite dure, Margaret Thatcher occupe une place éminente. Rarement un chef de gouvernement aura incarné, de façon aussi «chimiquement pure», la défense acharnée du système capitaliste et impérialiste. Elle a d’ailleurs synthétisé son credo par la formule TINA, « There Is No Alternative ». Autrement dit, il n’y a pas d’alternative au capitalisme et à l’ordre mondial néolibéral…

Thatcher est élue députée pour la première fois en 1959. En 1970, elle accède au gouvernement d’Edward Heath, comme ministre de l’Éducation et de la Science. Immédiatement, elle s’illustre par une mesure impopulaire… mais combien significative de ce que sera son approche tout au long de sa carrière : la suppression de la distribution gratuite de lait pour les écoliers !

Mais surtout, de mai 1979 à novembre 1990 – les dix années où elle a dirigé sans partage le Royaume-Uni – la Dame de fer s’est révélée une ennemie féroce des travailleurs et des peuples. Et, ce dans tous les domaines de la vie politiqueet sociale : privatisations massives dont British Airways (1987) et British Steel (1988) ; suppression des subventions aux entreprises jugées peu rentables ; réduction des impôts pour les plus riches et diminution massive des dépenses publiques et sociales ; lois antisyndicales à cinq reprises(1980, 1982, 1984, 1987 et 1988) ; annulation pure et simple des élections municipales de Londres en 1985 et suppression de la municipalité… qui avait le tort d’être dirigée par un travailliste de gauche (Ken Livingstone) ; guerre impérialiste contre l’Argentine à propos des Malouines (1982) ; tentative d’instaurer un nouveau système d’impôts locaux (ou poll-tax), ce qui provoqua un réveil du mouvement social, d’importantes mobilisations et, finalement, le lâchage de Margaret Thatcher par l’establishment de son parti et, donc, sa chute. Mais les plus importants « faits d’armes » de Margaret Thatcher demeurent la répression brutale contre les républicains d’Irlande du Nord et la défaite infligée aux mineurs britanniques et à leur syndicat.

Sous son règne, les inégalités sociales se sont accrues au Royaume-Uni comme jamais au cours du xxe siècle. Un simple chiffre illustre ce bilan : en dix ans de thatchérisme, le taux de familles vivant en dessous du seuil de pauvreté est passé de 8 % à 22 % de la population.

François Coustal