Publié le Lundi 13 décembre 2010 à 17h38.

Message de Ken Loach à la rencontre du 11 décembre....

Chaque évènement économique et politique le démontre clairement: le capitalisme est en échec. Plus grand sera l'échec et plus cruelle sera la répression. Les acquis de la gauche social-démocrate s’écroulent.

En Grande-Bretagne, certains services étaient considérés comme sacrés jusqu’à maintenant, comme l’Ecole, les universités et le système de santé. Aujourd’hui, même ces activités-là sont ouvertes au marché. Les intérêts des multinationales passent avant ceux du peuple.

La pauvreté, le chômage et l’exclusion d’importants secteurs populaires qui vivent dans les quartiers sinistrés de nos villes s’accroissent.

Les sociaux-démocrates – chez nous, le Labour Party, le parti travailliste – sont une partie du problème. Ils ont conduit ou soutenu les privatisations et les coupes budgétaires dans les services publics.

La riposte a commencé, menée par les étudiants.

Ce qui horrifie la classe dominante britannique n’est pas l’attaque contre les universités… mais le fait qu’un seau de peinture ait atteint la voiture du le Prince Charles!

Maintenant, c’est à nous tous qu’incombe la responsabilité. Et, avant tout, nous avons besoin d’unité.

Cela signifie qu’il faut des dirigeants syndicaux qui aient des principes et qui s’opposent aux réductions budgétaires, sans aucun compromis. Et qui décident d’agir ensemble, de façon à ce que personne ne reste spectateur et ne laisse un secteur de travailleurs se battre seul.

Dans chaque conflit, il doit y avoir des drapeaux et des banderoles de tous les syndicats combatifs. Souvent, nous parlons d’unité. Mais, malheureusement, nous en faisons rarement la démonstration. Nous n’avons pas besoin des sectaires qui ne manifestent que s’ils sont en tête du défilé.

Nous avons besoin de renforcer les liens à travers l’Europe. J’aimerais voir un mouvement – et un parti – de la Gauche européenne, de la Gauche Anti-capitaliste.

Et nous avons besoin d’une direction politique. Nous devons montrer que les revendications du capital et les besoins populaires sont incompatibles. De plus, la terre ne peut supporter plus longtemps la croissance capitaliste. Nous avons besoin de changement, pas seulement pour nos besoins immédiats, mais pour les générations futures.

En définitive, nous avons besoin de quelques victoires, même modestes. Les gens ressentent actuellement de la colère. Cette colère peut se transformer en désespoir. Les prochains mois seront décisifs: c’est là une lourde responsabilité en termes de direction. Mais l’histoire n’est pas statique. Un autre monde est possible. Si nous agissons avec cohérence, ensemble, avec les syndicats, avec les étudiants, avec tous les autres secteurs, alors nous avons la force!

Solidarité et salutationschaleureuses !

Ken Loach