Le Conseil politique national du NPA a décidé d’appeler à voter Lutte ouvrière aux élections régionales...
La motion majoritaire explique que le vote LO permettra de faire entendre nos revendications pour « la répartition du travail entre toutes et tous, une forte revalorisation des salaires et des pensions comme des minima sociaux, la défense des services publics, l’annulation de la dette et le contrôle des travailleurs et de la population sur l’économie, les banques, la marche de la société ». En revanche, le texte majoritaire ne dit rien sur les questions écologiques (nucléaire, productivisme, grands projets inutiles, etc.), ni sur les luttes féministes ou antiracistes qui font pourtant partie de l’ADN politique du NPA.
Cette restriction de notre programme aux seules luttes économiques permet à la motion majoritaire de minimiser nos divergences avec LO et de conclure que « quels que soient les désaccords que nous avons avec ces camarades, le NPA appelle à voter pour ces listes [de Lutte ouvrière], clairement dans le camp du monde du travail et en totale indépendance vis-à-vis des partis au pouvoir nationalement ou localement ». Pour notre part, si nous sommes d’accord pour appeler à ne voter que pour les listes qui se situent « clairement dans le camp du monde du travail et en totale indépendance vis-à-vis des partis au pouvoir nationalement ou localement », nous considérons que nos divergences programmatiques avec LO ne se limitent pas à quelques désaccords suffisamment flous pour ne pas être explicités.
Plus que jamais, une force anticapitaliste large
Ainsi, nous estimons que la rupture avec le productivisme est un horizon essentiel de notre projet d’émancipation politique et que les luttes féministes ou antiracistes constituent une composante majeure de notre projet de transformation révolutionnaire de la société. Par ailleurs, nous considérons que la situation politique est par trop dégradée pour que nous puissions nous satisfaire de voter pour une organisation qui n’a d’autre projet à offrir au monde du travail qu’un simple ralliement à son propre programme, sans ouvrir la moindre perspective de construction d’un mouvement d’ensemble. La montée en puissance du FN exige une toute autre réponse.
C’est pourquoi, nous avons voté contre cette motion, en proposant une autre formulation qui appelait « à se mobiliser durant la campagne contre le Front national, à rejeter dans les urnes les politiques libérales portées par le PS et la droite et à ne voter que pour les listes qui s’opposent clairement aux politiques d’austérité et au gouvernement, tant au niveau national que régional ». Si elle avait trouvé une majorité, cette formulation aurait permis de rappeler qu’aucune force nationale – pas plus LO que le Front de gauche – n’est aujourd’hui en mesure de proposer aux opprimés un projet global d’émancipation et qu’il est plus que jamais nécessaire de construire une force anticapitaliste large, tout à la fois unitaire et radicalement indépendante du PS.
L’équipe d’animation de la P1