Publié le Mercredi 7 février 2018 à 16h10.

Après le 4e  Congrès national du NPA

Le 4e congrès national du NPA a eu lieu les 2, 3 et 4 février 2018. Comme les règles démocratiques inscrites dans nos statuts le permettent, plusieurs plateformes s'étaient constituées, qui s’expriment ici. 

Plateforme T. Un congrès pour rien : la crise de direction du parti s’approfondit

Aucune déclaration majoritaire n’a été adoptée par le congrès. Le congrès a donc confirmé la mise en minorité de la majorité sortante, mais la « gauche » du parti a montré un spectacle déplorable. La pfW a indiqué dès le début du congrès qu’elle refusait de discuter d’une déclaration de congrès alternative à la U. Elle a produit un texte sans aucun contenu politique disant juste que le NPA devait s’investir dans les luttes. La pfV s’est appuyée sur ce refus pour renoncer à son tour. Nous avons néanmoins cherché jusqu’au bout à rassembler le plus largement possible contre la politique de majorité sortante, avec une déclaration finalement commune aux pfT, Y, et Z.

Nous déplorons le refus (sous l’impulsion des chefs de pf hormis Y, T et locales) d’appliquer la rotation des mandats, pourtant statutaire, et le rejet à deux voix de la motion Front social (à cause des pfW, Z et en partie U), pourtant majoritaire dans les AG locales – à l’égard desquelles ce vote ne peut sonner que comme un affront.

Les pfU et V ont cherché à s’affronter sur les élections européennes. La U a repris à son compte notre mot d’ordre de « rupture anticapitaliste et internationaliste avec l’UE » (ce que nous apprécions) mais le contenu politique proposé était minimaliste et compatible avec l’antilibéralisme. La V ne proposait aucun contenu, mais simplement une alliance avec LO en guise de garantie que cette campagne serait révolutionnaire. Ces deux motions ayant été rejetées, la discussion devra avoir lieu dans le parti sur l’opportunité ou non de se présenter, et surtout sur l’orientation à proposer. 

Nous regrettons que le congrès ait refusé de lancer un processus de discussion d’un nouveau manifeste sur la stratégie et le projet de société, débouchant sur une conférence nationale en 2019. Mais nous avons réussi à rassembler des déléguéEs des pf U et locales autour de cette idée.

Beaucoup de nouveaux déléguéEs ont été consternés par le niveau de tension et l’absence de réel dialogue entre plateformes. Un congrès devrait pourtant servir à travailler ensemble et à permettre aux déléguéEs de trancher sur les enjeux essentiels à partir de nouveaux textes trans--plateformes. Cela n’a pas été le cas, sauf heureusement sur quelques motions d’actualité (comme celle sur la mobilisation contre le plan Vidal). 

Ce congrès a permis de vérifier que les convergences avec les déléguéEs de la Y étaient profondes, tant sur le fond que sur l’état d’esprit. Nous chercherons à concrétiser ce rapprochement, qui permettra de poursuivre le combat pour réorienter le NPA de façon inclusive et dialoguante avec l’ensemble du parti. 

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Plateforme U. « Nous avons gagné le droit précieux de recommencer »

Le congrès du NPA a réuni près de 200 déléguéEs, qui ont rendu compte de la diversité des implications des comités dans les luttes, et des débats politiques qu’ils mènent. Mais il a aussi réfracté les difficultés internes du parti.

Une absence de majorité large…

Des motions ont été votées sur les questions d’actualité (sélection, migrantEs…), mais il ne s’est pas dégagé de majorité sur un texte définissant une orientation pour intervenir ensemble, dans les semaines qui viennent, dans les mobilisations. Après avoir recueilli près de 50 % des voix lors des congrès locaux, nous avons proposé d’écrire une déclaration commune, intégrant les préoccupations exprimées lors de ces congrès, ainsi que l’actualité des mobilisations au côté des migrantEs, contre la sélection, dans la santé, et plus globalement contre le gouvernement.

Nous nous sommes heurtés à un « front du refus » des autres plateformes, qui n’ont pas voulu discuter et amender notre projet, affirmant qu’il reprenait « toute notre politique ». Ce n’est pas le cas. Une déclaration visait pour nous à caractériser le gouvernement, développer un plan d’action unitaire pour la construction de mobilisations capables de bloquer les attaques, et définir des campagnes politiques du NPA. Notre proposition a été battue d’une voix, et le congrès s’est terminé sans déclaration.

Sur les élections européennes, les camarades ont soumis une motion pour des listes avec LO… indépendamment des positions de LO, et sans réel contenu de fond. Nous avons donc proposé un autre texte, défendant la possibilité d’un accord avec d’autres forces, à condition qu’elles soient internationalistes, anticapitalistes, et que ces listes assument la nécessaire rupture avec l’UE et la solidarité avec les peuples en lutte pour leur autodétermination comme en Catalogne.

… qui ne nous empêchera pas de construire le NPA

Les autres plateformes ont donc voté contre toutes nos propositions… sans être capables d’en formuler qui recueillent une majorité. La dénonciation d’une prétendue « adaptation au néoréformisme » ne constitue pas une politique, a fortiori lorsqu’elle vient de courants qui ont des positionnements et des pratiques politiques très variées.

Notre plateforme a recueilli 49,72 % des voix lors du congrès national. Nous aurions préféré en obtenir davantage, mais cela ne change finalement pas grand chose à notre double objectif : 

– proposer une politique pour tout le parti, en tentant d’y associer toutes les sensiblités de l’organisation, pour que le NPA soit utile dans les mobilisations et qu’il pèse politiquement ; 

– construire le NPA, relancer ses commissions et secrétariats, assurer la sortie de son journal et de ses tracts nationaux, alimenter et améliorer son site internet, etc.

Alors que les signes d’un frémissement social se font sentir, il est impératif que le NPA se mette en ordre de bataille et se tourne vers l’extérieur, comme il a su le faire lors de la présidentielle. Nous avons échoué à ce congrès à dégager une majorité large pour le NPA. Mais, en obtenant de très loin la majorité relative, comme le disait Daniel Bensaïd, « nous avons gagné le droit précieux de recommencer ».

Équipe d’animation de la pfU

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Plateforme V. En dépit du vote majoritaire des militants, le congrès tourne le dos au Front social

Pourtant la motion dite du « Front social » avait été largement majoritaire dans les AG locales. En prenant la même méthode de calcul que pour les plateformes, elle a recueilli 68,8 % des voix exprimées. Elle proposait de soutenir et de construire la démarche du Front social visant à regrouper des militants combatifs de différents syndicats, de la jeunesse et de différents fronts de lutte. Pour servir de point d’appui pour la construction de l’unité la plus large, mais aussi pour proposer des initiatives de lutte et/ou de convergence quand les organisations traditionnelles ne proposent plus rien. 

Mais les dirigeants de la U et ses délégués ont décidé de remettre en cause le vote largement majoritaire des AG électives. Ils ont été aidés pour cela par la X qui a mêlé ses voix avec celles de la U en votant contre. Les délégués de la Z ont également dérogé à leur vote lors des AG locales : au lieu de partager leur vote entre abstention et pour, ils se sont abstenus lors de ce même vote au congrès national.

Au-delà des problèmes démocratiques cela révèle à quel point la direction de la U est incapable d’intégrer des points de vue qu’elle ne partage pas mais majoritaires dans l’organisation, et donc d’être une véritable direction pour l’ensemble du parti. Son échec à faire adopter par une majorité simple une déclaration de fin de congrès en est la confirmation. Mais cela montre aussi à quel point les composantes de la dite « gauche » du parti ne mènent pas la même politique dans la lutte des classes. Nous ne pouvions donc pas participer à un jeu de dupes : soutenir la déclaration rédigée par la Z amendée par la T et la Y ne s’appuyant sur aucune expérience commune, d’autant que son contenu était en contradiction avec diverses positions de ces pf durant le congrès.

Nous avons donc proposé de travailler sur des motions dirigés vers l’apparition et l’intervention du NPA. En dotant le parti d’une feuille de route contre la loi Vidal et la construction d’une grève de l’éducation, cette motion a été majoritaire. Mais nous avons aussi défendu une politique pour les élections européennes de 2019. Contre la politique de la U qui permet des alliances au-delà des courants anti-capitalistes et révolutionnaires, nous avons défendu d’être présents aux élections européennes en rejetant « la possibilité d’accords […] avec la FI et ses composantes, Ensemble et le PCF » car « ces partis défendent, en effet, une alternative antilibérale et institutionnelle à l’intérieur du système capitaliste », et en proposant des listes communes à Lutte ouvrière. Cette motion a été battue mais elle a regroupé la majorité de la « gauche » du parti. Nous sommes convaincus que c’est au travers d’expériences communes que nous construirons une direction et un parti capable de jouer un rôle. En ce sens la mobilisation naissante dans la jeunesse sera le meilleur test pour voir si le NPA est capable d’être utile dans la lutte de classes qui se livre sous nos yeux. Nous allons en tout cas y prendre toute notre part.

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Plateforme W. La situation offre des opportunités et des responsabilités au NPA

Le congrès a d’abord été un moment de bilan. Si le NPA est un petit parti, qui n’est pas sans connaître de difficultés, l’intervention de ses militants dans la lutte contre la loi travail comme leur engagement dans la campagne de Philippe Poutou lui ont apporté du sang neuf. Des rapports circonstanciés ont été faits par des camarades de comités, commissions ou instances de la direction, sur les succès et difficultés d’interventions. Divers camarades, dont ceux de notre plateforme, ont insisté sur le besoin que les comités prennent à bras le corps les tâches d’implantation et intervention dans les entreprises, leurs modalités, la discussion de l’articulation entre le politique et le syndical, même si le besoin existe d’une centralisation de ces efforts en réactivant une commission nationale qui n’existe plus, et que s’impose aussi la reprise d’une rencontre annuelle « public-privé » des camarades d’entreprise.

Pour ce qui est des perspectives, même s’il est indéniable que la situation internationale et nationale est difficile, nous avons fait la proposition – qui n’a pas fait l’unanimité mais aucune ne l’a faite – que tout de suite et maintenant, les militantes et militants du NPA concentrent leurs efforts sur trois axes liés à la situation politique présente :

– Une campagne politique contre l’odieuse chasse aux migrants menée par Macron et l’appareil répressif de l’État, qui choque une partie de l’opinion tandis que la prétendue gauche politique et syndicale reste muette. Cette campagne politique, que le NPA devrait proposer à Lutte ouvrière, serait faite de tracts, affiches, réunions dans les entreprises et dans la jeunesse, et complémentaire au travail associatif que certains mènent depuis longtemps.

– Un engagement dans la lutte entamée par des enseignants, étudiants et lycéens, appuyés par leurs parents, contre l’attaque de fond qu’engage Macron contre le système scolaire, pour le rendre plus ségrégationniste encore qu’il ne l’est à l’égard des jeunes des classes populaires.

– Une implication dans la lutte des personnels hospitaliers, engagée aujourd’hui dans de multiples établissements et villes. Le NPA, par une intervention commune des comités comme de son secteur santé, pourrait aider les nombreuses colères à converger et devenir un fait politique national.

Les frémissements actuels des mobilisations sonnent peut-être une reprise de la combativité. Le rôle du NPA est avant tout, à travers elles, d’aider celles et ceux qui se mettent en mouvement à s’assurer le contrôle de leur propre lutte, afin de se prémunir contre les limites que les directions syndicales, engluées dans le dialogue social, leur fixeront immanquablement. Il s’agit d’agir pour construire un mouvement d’ensemble, une contestation politique générale qui serait fatale à Macron. 

C’est la tâche de l’heure pour l’ensemble des militantes et militants du NPA, leur responsabilité comme nous l’avons souligné dans notre déclaration de fin de congrès. Combiner la construction des luttes et le développement de notre parti, s’invite au cœur des -préoccupations des comités.

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Plateforme X. Un premier pas

D'abord le congrès : en demi-teinte sans doute, mais en positif malgré tout, avec des discussions finalement assez intéressantes sur le fond ; quelques psychodrames aussi lassants qu’inutiles ; quelques motions pour le coup bienvenues alors que la situation est peut-être en train de frémir en ouvrant la possibilité pour le parti de se rassembler utilement dans l’action ; une absence de déclaration à la fin, mais c’était sans doute l’aspect le moins intéressant.

L’exercice était en effet inutilement périlleux. La pfU a présenté une « synthèse » qui se voulait en parole « ouverte » tout en restant fondamentalement prisonnière d’une orientation qui a été rejetée par la moitié de l’organisation. Il est à souhaiter que ce ne soit pas le prétexte à de nouvelles polémiques artificielles. La pfT, la pfY et la pfZ ont proposé de leur côté une déclaration censée « réorienter » le parti en additionnant les formules toutes plus révolutionnaires. L’objectif n’était manifestement pas de convaincre ni de construire une autre direction car il faudrait bien autre chose mais d’affirmer un drapeau contre un autre. La pfV est restée sans voix.

Nous avons de notre côté soutenu la démarche initiée par la pfW qualifiée par d’autres avec un brin de mépris de « feuille de route ». Il s’agissait pourtant d’une démarche éminemment politique : répondre à une situation à un moment donné, avec de vraies campagnes pour le parti, en permettant aux unEs et aux autres de faire des bilans moins éthérés que les déclarations de principe. Le nouveau CPN, sans majorité évidente, aura tout intérêt à reprendre cette discussion.

Les textes de plateformes ont fait l’objet de votes en non contradictoire. Celui de la PfU a obtenu 89 voix sur 186 déléguéEs ; la pfW 39 ; la pPfX 36 ; la pfV 33 ; la pfZ 29 ; la pfT 18 ; la pfY 14.

Les camarades de la pfW ont soutenu le texte de la pfX comme nous avons soutenu le leur. Pour nous, ce résultat est important car il est aussi le fruit d’un travail de conviction, entrepris au départ en étant très peu nombreux, mais qui montre qu’on peut encore faire de la politique avec des idées et pas seulement en montrant ses muscles après avoir construit ou fortifié au préalable son groupe au sein du NPA. C’est un encouragement à faire bouger les lignes qui va bien au-delà de nos maigres résultats en tant que pf. La pfV a été la seule plateforme avec la pfU à voter contre notre texte.

Nous avons avec les camarades de la pfW des nuances importantes sur la manière d’exister et de mener les discussions au sein du NPA mais aussi de larges accords sur l’orientation. La pfX n’a aucune vocation à se transformer en tendance mais nous continuerons à proposer et à débattre sur la base du texte que nous avons défendu. Nous avons désormais une petite responsabilité, évidemment à notre toute petite échelle. Comme on le dit parfois, ce n’est qu’un début (et la route est parfois plus longue que prévue).

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Plateforme Y. Après le congrès : poursuivre la bataille pour un changement de direction

 Ce 4e congrès du NPA n’aura pas été à la hauteur des attentes de ses militantEs. 

Pourtant, pour la première fois depuis la création du NPA, les AG électives avaient acté que la moitié du parti était pour une clarification et une réorientation du NPA. Pourtant, en terme numérique, l’ensemble cumulé des plateformes hors de la pfU ont la majorité (ce qui se reflète sur la composition du CPN, où les éluEs de la pfU sont 41 sur un total de 83). 

Mais de ce congrès, tout le monde ressort perdant. La pfU n’a pas obtenu la majorité qu’elle escomptait avoir. L’ex pfA qui regroupait les plateformes T, V, W, X, Y et Z n’a même pas pu se reconstituer pour une déclaration commune de fin de congrès. La pfV n’a pas pu faire adopter sa motion « Front social », la pfZ sa motion « internationalisme », la pfT sa motion pour un manifeste programmatique et stratégique, la pfW sa feuille de route fixant les campagnes pour les prochains mois. Nous n’avons pas réglé la question des Européennes, puisqu’aucune motion n’a été adoptée. Les seuls moments où la pfA a pu se reconstituer était encore sous forme d’un « bloc défensif », jamais pour être à l’initiative. 

Or, avec une pfU qui ne pourra pas faire passer sa politique minorisée, si l’ex-pfA, à l’image de ce congrès, ne parvient pas à former une direction alternative, le parti va être paralysé. 

La politique que nous proposons est juste car il n’y a pas d’alternatives : la pfU ne convainc plus, nous avons besoin d’un parti qui fonctionne, la moitié du parti est à présent pour une clarification et une réorientation du NPA, il faut donc pouvoir former une direction alternative sur ces bases. Cela passera par une intervention commune dans le réel, notamment dans le début de mobilisation contre la sélection qui s’amorce, par des rencontres régulières pour discuter des points d’accord et de désaccord entre nous, et surtout, en étant capables de nous adresser plus largement à touTEs celles et ceux qui veulent délimiter et réorienter le NPA, au-delà des contours de l’ex-pfA. 

C’est pourquoi nous profitons de cette dernière occasion du congrès pour nous adresser à l’ensemble des militantEs du NPA : ce congrès est sans doute décevant, mais il n’est qu’un début. Nous continuerons à défendre notre politique partout où nous sommes, à tous les niveaux et dans la plus grande transparence. Nous tiendrons de front la bataille pour à la fois reconstruire le NPA et à la fois le réorienter, en nous investissant dans nos comités, les commissions, les instances de direction, pour faire vivre le NPA tout en y défendant notre orientation. Nous continuerons le dialogue avec touTEs les militantEs que nous avons pu rencontrer à l’occasion de ce congrès. La route est longue, mais il n’y a pas de raccourci possible. 

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Plateforme Z. Sans majorité politique et de direction, l’urgence d’une alternative

La plateforme (pf) U, dont les composantes appartiennent toutes au courant majoritaire de la Quatrième Internationale (ex-Secrétariat unifié), représentait près de 60 % des voix à la conférence nationale (CN) de 2016. Elle a été mise en minorité dans les votes d’orientation ainsi que dans celui portant sur la composition de la nouvelle direction. Une majorité de déléguéEs a ainsi refusé d’entériner une politique qui, par-delà le flou volontaire des formules, refuse de rompre avec la ligne des « partis non délimités stratégiquement » et a déjà conduit à nombre de scissions – que l’on retrouve au PCF, à Ensemble et/ou à La France insoumise.

L’éclatement de la gauche du parti (pfA de 2016) en six plate-formes différentes a interdit toute possibilité d’une majorité alternative. Cette explosion va bien au-delà des désaccords réels qui peuvent exister sur des questions d’orientation ou tactiques.

Nous ne partageons pas en ce sens l’opinion de camarades de la pfW selon laquelle la multiplicité des plateformes serait une « richesse » et non un handicap. Cette conception aboutit en effet à ne pas mener la bataille pour une orientation et une direction alternatives, à se satisfaire de la situation actuelle et se centrer sur une autoconstruction de fraction, dans un NPA considéré non comme un parti ouvrier révolutionnaire à construire mais un mouvement fonctionnel à la mise en place de sa « feuille de route », en évitant soigneusement la lutte politique. 

La pfZ a poursuivi ses efforts visant à un regroupement de la gauche du parti sur des bases de lutte de classe, dans le cadre d’une stratégie communiste révolutionnaire assumée et commune. Avec des résultats limités : amendée et soutenue par les pfT et Y, notre proposition de déclaration finale de congrès, centrée sur les axes d’une réorientation permettant au NPA d’affronter aujourd’hui les défis de la situation, a obtenu 18,5 % des voix.

Nous avons également défendu une perspective internationaliste, en demandant notamment, sans obtenir de réponse de l’ex-majorité, que l’on puisse enfin débattre du soutien accordé au gouvernement social-libéral portugais par le Bloc de gauche, auquel participent les cosignataires de la plateforme des camarades de la pfU pour le congrès de la Quatrième Internationale (ex-SU) qui aura lieu dans quelques semaines.

Tout reste donc à faire. En construisant le NPA, en assumant notre place dans sa direction nationale et ses autres instances, nous continuerons.

Nous nous sommes adressés en particulier aux camarades de la pfV. Il est vrai que depuis le congrès de 2015 et la CN de 2016 (où nous étions ensemble), une série de divergences pratiques nous ont opposés. Mais ce congrès a montré que nous pouvons nous mettre d’accord sur nombre de questions, non seulement générales mais aussi immédiates. Si l’intervention dans la lutte des classes tranche, en dernière instance, sur les divergences de pratiques, on ne saurait laisser de côté la lutte politique pour un NPA ouvrier et révolutionnaire par rapport à laquelle nous avons des accords réels. Il est temps de mettre en avant les convergences. Les combats de la jeunesse et dans l’Éducation qui commencent pourraient être une première étape.