Publié le Vendredi 23 mars 2018 à 16h56.

Conseil politique national du NPA : construire les résistances et la contre-offensive

Le Conseil politique national (CPN) du NPA s’est réuni les 17 et 18 mars à Paris.

L'occasion, pour cette première réunion de direction depuis le congrès national de février, de discuter de la situation générale dans laquelle nous nous trouvons, marquée par l’offensive tous azimuts du gouvernement Macron, de faire le point sur les interventions du NPA et de dégager des perspectives d’action, sur le terrain social comme sur le terrain politique. 

22 mars, bataille du rail, mouvement d’ensemble

En l’absence de majorité absolue lors du congrès, le CPN du NPA demeure divisé, et il a été difficile de dégager des majorités au cours de la réunion des 17-18 mars, y compris pour l’élection d’un nouveau Comité exécutif (CE). Ce CPN a néanmoins été l’occasion d’échanger, collectivement, sur les enjeux de la situation politique et sociale, avec notamment la centralité de la bataille qui s’enclenche autour de la défense des cheminotEs et de la SNCF et, au-delà, la construction des mobilisations, dans la fonction publique, dans la jeunesse, dans le secteur de la santé, contre les licenciements et les suppressions de postes dans le privé… 

Ce CPN a permis de mettre en commun les interventions des camarades dans les différents secteurs et dans les différentes villes, et de constater que, malgré des difficultés à centraliser l’ensemble de ses activités, le NPA demeure un parti bien vivant, avec des militantEs investis et même souvent moteurs dans les luttes en cours et en construction. Les interventions des camarades cheminotEs, ainsi que des camarades de la santé ou de l’éducation, en sont une démonstration. La nécessité de relancer les structures internes de centralisation et de coordination de ces divers secteurs n’en est que plus forte. 

Et si la date du 22 mars est apparue, pour l’ensemble des camarades, comme une étape essentielle dans la construction du rapport de forces contre le gouvernement, toute la question est de savoir ce qu’il convient de proposer au-delà de cette date : face aux tergiversations des organisations syndicales, y compris à la SNCF, il semble en effet essentiel de défendre la perspective de grèves reconductibles, vers un mouvement d’ensemble, seul à même de bloquer le pays… et les contre-réformes du gouvernement Macron. Un gouvernement dont nous devons contester la légitimité à décider de quoi nos vies devraient être faites, alors que c’est bien la majorité de la population, et elle seule, qui détient cette légitimité. Une perspective que le NPA ne pourra construire seul, d’où la nécessité de combiner défense d’une orientation lutte de classe et démarches unitaires, à l’image de ce que nous faisons autour de la bataille pour la défense de la SNCF et des services publics.

Avec les migrantEs 

Le CPN s’est interrompu le samedi après-midi pour que l’ensemble des camarades se rendent à la Marche des solidarités, rendez-vous essentiel de la lutte contre le racisme d’État et en soutien aux migrantEs. Le CPN a d’ailleurs adopté le principe d’une campagne contre le projet de loi asile-immigration porté par Gérard Collomb : « Le NPA mène une campagne centrale contre la loi asile-immigration et la politique migratoire du gouvernement. Il se dote d’un matériel et d’activités propres et spécifiques. Le NPA cherche à impulser ou à s’associer à des cadres de mobilisation les plus larges possibles contre le projet de loi asile-immigration, tant au niveau local que national. » 

Nous avons en outre eu un premier échange autour de la question des élections européennes de 2019. Car si la perspective peut paraître lointaine, il importe d’anticiper au maximum une échéance qui s’annonce comme un premier test électoral pour Macron et LREM, dans laquelle le NPA entend bien faire entendre une voix singulière, une orientation de rupture internationaliste et anticapitaliste avec l’UE, qui refuse simultanément la posture eurobéate comme la tentation du repli souverainiste. Deux motions ont ainsi été adoptées, qui prévoient notamment que « le prochain CPN, élargi aux villes qui en sont absentes, mettra à son ordre du jour la discussion de notre programme et le contenu politique de la campagne [et] sera précédé de la publication d’un bulletin de discussion. » Un prochain CPN qui aura lieu au moins de juin, après un printemps social que nous espérons chaud et dans lequel le NPA prendra toute sa place.

Julien Salingue