Gérard avait 76 ans. C’est un pan de l’histoire de Louviers qui disparaît. Au retour de la guerre d’Algérie, il entre au PSU, fermement engagé contre les discriminations racistes et pour l’indépendance. Après mai 1968, le PSU participe au dynamique Comité d’action de gauche, qui gagne les élections municipales en 1977. Gérard devient maire-adjoint et président de la Fédération nationale des élus autogestionnaires. Gérard vécut très mal les désaccords politiques aiguisés par l’épreuve de la gestion municipale. Dans la foulée de l’opposition à la guerre du Golfe, du soutien à la grande grève de Renault Cléon en 1991, il fut l’un des initiateurs de « À gauche vraiment ! » (AGV), qui s’est voulu « la section de Louviers du parti de gauche et de combat qui manque dans ce pays ». Les terrains d’intervention n’ont pas manqué, avec le haut-parleur que nous avait assuré l’élection d’un conseiller municipal… On appréciait son humour, sa voix de stentor. Il aimait particulièrement l’ambiance chaleureuse des moments festifs qui ponctuaient notre calendrier militant. Gérard a beaucoup œuvré pour la fusion d’AGV avec la section locale de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), qui s’est faite durant le processus de constitution du Nouveau parti anticapitaliste.
Membre du comité du NPA de Val-de-Reuil, il fut l’un des piliers de « Non à l’autoroute » et resta actif dans les associations de la ville nouvelle tant que sa santé le lui permit. Nous n’oublierons pas Gérard, notre camarade et ami, sa mémoire restera vivante.