Publié le Mercredi 7 octobre 2020 à 11h20.

Nos vies pas leurs profits !

(Ce dossier sera imprimé et distribué, dans les jours et les semaines qui viennent, sous forme de quatre pages, dans le cadre d’une campagne politique nationale du NPA.)

La rentrée a été marquée par les suites de la crise sanitaire du Covid-19 et une amplification de la crise économique et sociale qui entraîne de nouveaux plans de licenciements ou de suppressions de postes, voire des fermetures d’entreprises.

Une politique sanitaire inconséquente

Alors que la pandémie reprend de la vigueur, beaucoup soulignent l’incohérence des mesures prises. Imposer le port du masque, ce qui est effectivement une nécessité… après avoir expliqué il y a quelques mois que cela ne servait à rien ? Prôner une politique de dépistage… mais être incapable de l’organiser de façon efficace (sauf à faire tomber à chaque test 73,59 euros dans la tirelire des labos privés, payés par la Sécu) ? Faire la morale en faveur des gestes et distances barrières... mais forcer la population à les piétiner en nous entassant dans les transports en commun ? Dénoncer les clusters potentiels que seraient les bars et restaurants... mais pousser les gosses et leurs parents vers les clusters avérés que sont nombre d’écoles et de lieux de travail ?

Leur seule cohérence reste bien d’assurer la santé des profits, et pour ce faire tout pouvoir est laissé aux capitalistes : boulot ou pas, télétravail ou pas, chômage partiel ou non, ou panachage des formules, mais à l’appréciation de leurs tiroirs-caisses. Et rien à faire des classes populaires, des caisses de l’État qui se vident au détriment de ces dernières, de l’aggravation de la misère, d’une situation dont en particulier les femmes paient le prix fort…

Des attaques antisociales d’ampleur

Pendant ce temps, la crise économique et ses dramatiques conséquences sociales s’aggravent. Renault, Airbus, Air-France, Auchan, Cargill, Bridgestone… Grandes et moyennes entreprises se bousculent à la Une des médias. Des milliers d’emplois en moins ici, des centaines là ! L’automobile et l’aéronautique ont ouvert le bal, dans les usines mères comme dans les filiales ou les entreprises sous-traitantes. La grande distribution n’est pas en reste, ni les industries du vêtement ou du meuble ni les autres… Sans compter les fins de mission et de boulot d’intérimaires, de prestataires, d’auto-­entrepreneurs, de tous les petits boulots « invisibles ». À ce jour, près d’un million d’emplois rayés de la carte.

La crise actuelle dérive de la paralysie économique que la pandémie et les diverses phases de confinement ont engendrée, mais l’automobile, l’aérien, la grande distribution avaient déjà dégraissé et annoncé de futures restructurations – entendez réductions d’effectifs en masse – bien avant l’arrivée du Covid. L’éducation, les transports et la santé avaient aussi supprimé des emplois en masse… au point que la colère s’y était traduite en mobilisations notables, en particulier dans les hôpitaux. Le Covid est surtout une aubaine pour les grands du monde capitaliste que Macron – banquier et président des riches – arrose de centaines de milliards depuis plusieurs mois, ­notamment avec son prétendu « plan de relance ».

Par la mobilisation, imposons nos urgences !

Les jeux sont loin d’être faits. L’actuelle gestion capitaliste de la pandémie par les classes dominantes – par des politiciens pris par ailleurs de bouffées sécuritaires et racistes dangereuses – n’arrive pas dans un ciel serein. Si les attaques contre le monde du travail avaient commencé bien avant l’arrivée du virus, notre riposte aussi : avec les Gilets jaunes, les travailleurEs des transports, de l’éducation ou de la santé, en passant par les mobilisations de la jeunesse en particulier issue des quartiers populaires contre le racisme et les violences policières, les vastes manifestations pour le climat ou les luttes des femmes, en première ligne face à l’épidémie et premières victimes de la crise sociale, contre les violences sexistes et sexuelles.

Macron et ses amis capitalistes voudraient confiner nos colères et leur imposer un couvre-feu. Toutes et tous ensemble, œuvrons au contraire à défendre des mesures d’urgence pour notre camp social et à souffler sur les braises.