Publié le Jeudi 11 juillet 2013 à 11h46.

Édito : dégueulasse !

Ça pue dans le Sud Est, du côté de Nice. Le 4 juillet, Jean-Marie Le Pen a été le premier à dégainer sa petite saloperie contre les Roms à l’occasion de la présentation de sa candidate. Il a annoncé l’invasion de la ville par les Roms en 2014 puisque la Roumanie sera membre à part entière de l’Europe à cette date ! Et de dénoncer la présence « urticante et odorante » des quelques familles Roms présentes dans l’agglomération niçoise.

L’ancien ministre Estrosi, actuel député maire de Nice et candidat à sa réélection, ne pouvait en rester là. Il fallait qu’il démontre que lui c’est du sérieux, qu’au-delà des mots il peut passer aux actes. En télé et radio, il a donc développé son plan de bataille pour traquer les gens du voyage ou les Roms qui occupent des terrains illégalement, qu’il a qualifié de « délinquants ». Caméra vidéo, saisie des voitures, flicage de tous les déplacements, appel au maire à utiliser sa méthode. « J’en ai maté d’autres, je vous materai ». C’est bien un appel direct à se faire justice soi même que le shérif niçois a lancé.

Ce n’est pas seulement une affaire locale de concurrence pour les prochaines municipales entre le FN et l’UMP. Cela fait suite à une série de dérapages racistes de divers élus UMP, à Marseille, à Royan, à Ris-Orangis, à Courcouronnes, le pire étant atteint par Didier Réault, conseiller général et élu municipal à Marseille, qui a appelé le 8 juin à jeter des cocktails molotov sur les campements Roms, comme cela s’était effectivement passé à Hellemmes dans le Nord deux jours avant...

Le discours de Sarkozy prononcé en juillet 2010 à Grenoble qui ciblait entre autres les Roms, mais aussi toute la politique mise en œuvre depuis son arrivée par Valls, ont largement contribué à stigmatiser les Roms ou les gens du voyage, à faire d’eux les boucs émissaire désignés. Ils sont les premiers responsables. Le PS peut dénoncer aujourd’hui les propos d’Estrosi ou de Le Pen, mais son ministre de l’Intérieur a à son actif des dizaines d’expulsions brutales, qui déstructurent les communautés Roms, déscolarisent les enfants, découragent l’activité des associations qui les accompagnent. Ces politiques ouvrent la possibilité pour la droite la plus réactionnaire et à l’extrême droite en particulier de « passer à l’acte » contre la fraction la plus fragile, la plus isolée socialement de la population. Abject !

JMB