Éditions La ville brûle, 2015, 15 euros
Le Choix raconte l’histoire des femmes confrontées à la grossesse et à l’avortement. On y lit des joies mais aussi des peurs, des morts, des blessures. Des années 70 à 2014, Désirée et Alain Frappier nous plongent dans un univers qui reste bien souvent caché. Le Choix est une bande dessinée politique féministe car il raconte en détail à quoi sont confrontées ces femmes : les échanges entre jeunes filles autour de la sexualité, la crainte d’être enceinte, le regard des proches, souvent le rejet, les réactions des médecins, des femmes solidaires, le procès de Marie-Claire, l’adoption de la loi Veil, jusqu’à la remise en cause de l’IVG par le gouvernement espagnol en 2014.
Mais Le Choix est plus que cela : il a l’incomparable qualité de faire ressentir les émotions de ces femmes (avec certains hommes à leurs côtés) qui se battent pour une liberté fondamentale, celle de l’avortement et de la contraception, celle de disposer de son corps. Ce combat s’étend des salles de bains où la mère avorte « avec ses trois petits dans la pièce au-dessus » aux rues où « les filles du MLAC » collent les affiches : « c’est quand même plus chouette de vivre quand on est désiré ».
Comme Le Choix est aussi une BD du 21e siècle, on a même le droit à une bande originale1.