Agone, 2014, 15 eurosCe livre se compose de deux volets : un article du marxiste anglais Perry Anderson paru en 2010 et une contribution critique de la dissidente chinoise Wang Chaohua qui fait l’essentiel de l’intérêt de l’ouvrage.
Perry Anderson commence par un constat : on ne peut réduire le destin du « communisme » (il emploie ce terme sans le moindre recul) à la fin calamiteuse de l’URSS. La Chine, pour sa part, est florissante. Suivent des développements d’une pertinence variable sur les trajectoires comparées de l’URSS et de la Chine. La marche triomphale de la Chine s’expliquerait essentiellement par des caractéristiques du régime mis en place après 1949 et les capacités politiques et d’adaptation des « Huit Immortels », membres du groupe dirigeant ayant participé à la lutte pour la conquête du pouvoir et impulsé les réformes après la mort de Mao.
Wang Chaohua, en tant que dirigeante étudiante, a joué un rôle important dans le mouvement de 1989 et a dû ensuite s’exiler. Elle reproche à Perry Anderson une vision superficielle et trop positive du processus de réforme économique en Chine et son ignorance des luttes au sein du groupe dirigeant dont elle donne une description qui ne manque pas d’intérêt. Elle montre le coût social énorme supporté par les ouvriers et les paysans. Wang Chaohua souligne que, depuis Tien an men, le prétendu socialisme « signifie désormais simplement que le Parti restera au pouvoir quoiqu’il arrive et pour toujours ».
Henri Wilno