Publié le Mercredi 25 décembre 2013 à 13h15.

Essai : L’État total selon Carl Schmitt. Ou comment la narration engendre des monstres

Il en est de Carl Schmitt comme d’Heidegger : tous deux conservent à gauche, et spécialement en France, des admirateurs, des disciples ou même des continuateurs, malgré l’appui que tous deux ont porté aux nazis. Et le premier, montre ici J.-P. Faye, y a une part de responsabilité écrasante, bien qu’il n’ait jamais été jugé comme criminel de guerre, ce qu’il fut pourtant. Dans le chaos politique où se trouvait l’Allemagne de 1932, c’est une conférence que tint Schmitt devant un club de grands patrons de Rhénanie-Westphalie qui décida ces derniers à soutenir massivement le parti nazi et à adresser une pétition au président du Reich pour qu’il nomme chancelier « le chef du grand mouvement », Hitler, par eux porté au pouvoir le 30 janvier 1933. En éclairant le rôle de cette conférence et de ce prétendu « grand penseur », Jean-Pierre Faye fait œuvre de salubrité publique.

Gilles Bounoure

Essai : L’État total selon Carl Schmitt. Ou comment la narration engendre des monstres de Jean-Pierre Faye Germina, 2013, 16 euros.