Numéro 15, août 2024, 144 pages, 19 euros.
Pour la rentrée, la revue la Déferlante propose un numéro spécial sur les résistances féministes et la façon dont elles prennent place dans une société toujours plus menacée par l’extrême droite.
Extrême droite…
Ce numéro a vu le jour dans un contexte bien particulier alors que la France se réveillait doucement d’un cauchemar éveillé au lendemain des législatives, où le pire a pu être évité. Pour autant, nous le savons, la menace de l’extrême droite est loin d’être balayée et les idées racistes et réactionnaires prennent, dans nos sociétés, une place de plus en plus importante. Par le biais d’un débat sur l’extrême droitisation des médias, d’une analyse de l’éducation à la sexualité dans les écoles, d’un point sur la situation en Argentine depuis l’élection de Javier Milei, ou encore d’un tour d’horizon de la façon dont votent les eurodéputés d’extrême droite, la Déferlante dresse un portrait global de la situation à l’échelle nationale et internationale, depuis les mécanismes qui amènent le fascisme au pouvoir aux conséquences effectives que cela peut avoir.
Et riposte féministe
Si des femmes tendent de plus en plus à s’imposer à la tête des différents partis d’extrême droite européens, comme nous le voyons dans le portrait que la revue dresse de ces dirigeantes, ces partis restent foncièrement contre les droits des femmes et des minorités de genre. Dans ce numéro, les journalistes reviennent sur les menaces qui pèsent – malgré son inscription dans la constitution – sur l’accès à l’IVG et sur la façon dont les militantEs du Planning familial se battent chaque jour face aux « antichoix », ou encore sur les attaques portées contre les droits des personnes trans. La Déferlante revient également en détail sur le concept de « fémonationalisme », le racisme au nom des femmes, et les raisons pour lesquelles il est important de ne pas tomber dans le piège de la divergence des luttes. C’est d’ailleurs au sujet de la nécessaire convergence que Sophie Binet et Assa Traoré échangent dans la rencontre de ce mois.
Ce numéro spécial est, comme toujours, extrêmement riche, et il serait vain de le détailler ici dans son intégralité. Citons quand même un reportage sur les collectifs féministes de Calais, une enquête sur la voix des juives et juifs décoloniaux ou encore un article sur l’histoire du slogan « Siamo tuttx antifascistx » (dans sa version inclusive), dans lequel l’Anticapitaliste est d’ailleurs mentionné !
Cyrielle L.A.