De Soheil Beiraghi. Film iranien, 1 h 28, sorti le 28 novembre 2018.
Afrooz est la star de l’équipe iranienne de futsal (football en salle). Elle y joue depuis onze ans et rêve de de remporter la Coupe d’Asie des nations. Or, à l’aéroport, juste avant de s’envoler pour la finale en Malaisie, elle apprend que son mari Yaser, animateur à la télévision, et dont elle est séparée depuis un an, lui a interdit de sortir du pays. Il s’appuie sur une loi qui stipule que les femmes ne peuvent quitter l’Iran sans l’autorisation de leur mari. On suit la bataille d’Afrooz pour pouvoir partir. Il n’y aura pas de « happy end » : elle ne pourra pas rejoindre l’équipe et en sera exclue.
Une rebelle à éliminer
Hormis une avocate (dont l’agitation sera peut-être contreproductive), Afrooz n’aura pas de soutien ; la directrice de l’équipe, une femme extrêmement religieuse et sans doute d’une hypocrisie extrême, considère Afrooz comme une rebelle et fera tout pour l’éliminer.
Ce film, quelque peu maladroit, est inspiré d’une histoire réelle et a le mérite de s’attaquer à une loi qui, effectivement, a privé plusieurs sportives iraniennes (huit en 2017) de compétition à l’étranger. En effet, si l’Iran n’est pas l’Arabie saoudite, dans divers domaines, la législation interdit aux femmes de décider pour elles-mêmes. Divers passages (comme la cohabitation d’Afrooz avec une autre joueuse de l’équipe) bousculent des tabous de la censure ; malgré cela (et en dépit du boycott d’un important distributeur), le film est sorti en Iran.
Henri Wilno