Film kosovar, 1 h 23 min, sorti le 1er juin 2022.
Dans le village du Kosovo où vit Fahrije, de nombreux hommes sont morts ou sont encore considérés comme « disparus » plusieurs années après la fin des combats. Le village attend de leurs veuves qu’elles vivent dans le souvenir de leur mari et se conforment complètement aux normes d’une société régie par les hommes. Les femmes qui s’écartent de ce moule sont exposées au mépris et aux brimades ; elles sont cependant bien conscientes, comme le dit l’une d’entre elles, que « si c’était nous les femmes qui étions mortes, nos hommes se seraient remariés depuis longtemps, et avec des plus jeunes ».
En finir avec le mépris et la violence des hommes
Fahrije vit seule avec le père infirme de son époux disparu et avec ses deux enfants. Elle tente de subvenir aux besoins de la famille en s’occupant des ruches que lui a laissées son mari et en vendant le miel. Mais elle n’est pas douée pour cette activité et se fait piquer.
Une ONG, qui vient en aide aux veuves de guerre, leur propose de prendre des cours de conduite. Après quelques hésitations, le refus est généralisé quand elles apprennent que le moniteur sera un homme. Ce serait impossible à faire admettre à leurs parents, frères, etc.
Seule Fahrije accepte. Pour augmenter son revenu, elle décide de se lancer dans la production d’ajvar fait maison, un condiment préparé à partir de poivrons rouges. Elle propose aux autres veuves de s’associer à son projet. Au bout d’un certain temps, certaines y viennent tandis que finit par être surmontée l’incompréhension de son beau-père et de sa fille. Mais en finir avec le mépris et la violence des hommes du village sera plus dur.
Ce premier long métrage de la réalisatrice Blerta Basholli est inspiré d’une histoire vraie qui s’est déroulée en 1999 dans un village reculé du Kosovo. Son héroïne de fiction, Farhije (remarquablement incarnée par une actrice impressionnante), a vraiment existé. Comme dans la réalité, l’histoire se termine bien mais le combat a été dur.