Scénario d’Alejandro Jodorowsky et dessin de José Ladrönn.
Glénat, 2016, 15 euros.
Sorti sur les écrans en 1970, El Topo, western métaphysique réalisé par Alejandro Jodorowsky – et devenu depuis culte, jusqu’à John Lennon... – était resté sans suite, au grand dam de son réalisateur-auteur touche-à-tout. Près de cinquante ans plus tard, c’est donc lui-même qui lui donne suite, accompagné d’un dessinateur solide avec qui Jodorowsky a déjà collaboré.
Ce « film graphique », comme le dit Jodorowsky, commence alors que nous retrouvons notre « héros » devenu un saint faisant face à Caïn, un fils qu’il abandonna enfant... Dès lors commence un parcours de sang, de sexe aussi, mâtiné de fantastique et de religiosité, avec une dimension christique évidente. Que l’on adhère ou pas aux thématiques chères à l’auteur que l’on retrouve ici, on ne boudera pas son plaisir devant cette nouvelle exploration du western traditionnel dont les codes sont ici dynamités.
Au-delà de ce traitement, l’atout principal de cette BD est sans nul doute le trait très solide de José Landrönn. À la fois loin des comics de super héros avec lesquels il a commencé sa carrière, et retrouvant pourtant la construction très cinématographique des planches propre à ce style, Landrönn met en image avec brio tant les violences du genre que les scènes plus contemplatives.
Trois albums sont prévus en tout. Après ce premier album qui jette les bases de l’histoire plus qu’il ne la développe, il va donc falloir être patient !
Manu Bichindaritz